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Le boom de l'immobilier se calme dans les nouveaux pays de l'UE

Publié le 16 août 2004

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PRAGUE, 13 août (AFP) - Trois mois après l'élargissement de l'Union
européenne, les prix de l'immobilier se calment dans les nouveaux pays membres d'Europe centrale et orientale, après avoir connu des hausses vertigineuses dans l'année qui a précédé l'adhésion.
"Il y a eu une sorte de panique, les gens ont pensé que les prix allaient grimper au ciel après l'entrée dans l'UE, cette nervosité a poussé les prix à des niveaux complètement irréalistes", dit Jaroslav Novotny, président de l'Association tchèque des agents immobiliers.

"Beaucoup de Tchèques se sont mis à acheter avant l'élargissement, certains parce qu'ils pensaient qu'ils ne pourraient plus rien se payer dans deux ou trois ans, et de nombreux autres parce qu'ils espéraient se faire beaucoup d'argent", ajoute-t-il. "Mais depuis le 1er mai, le marché est saturé de propriétés à vendre".

La même frénésie s'est emparée au début de l'année de la Lituanie, où en quelques mois, les prix des maisons et appartements ont progressé de 25%, dans l'espoir ou la crainte qu'ils seraient encore supérieurs après l'entrée dans l'UE.

En Lettonie, les prix qui étaient traditionnellement affichés en dollars ont été libellés en euros à partir de janvier, sans que les chiffres changent vraiment. Du fait de la faiblesse du dollar, la hausse a été d'un coup de 20 à 25%.

Dans les grandes villes, les progressions ont été encore plus fortes. A Riga, les prix ont progressé de 50% sur un an dans le centre, et d'environ 100% dans le coeur historique. A Prague, les propriétés dans les quartiers les plus recherchés ont également doublé de prix durant l'année écoulée.

A Varsovie, les prix ont été plus sages, mais ils ont malgré tout augmenté au cours des deux dernières années de 30 à 50% dans les meilleurs quartiers et de 10 à 20% pour l'ensemble de la capitale.

A Prague ou à Budapest, la demande locale, déjà forte en raison d'une pénurie de biens de qualité, a été amplifiée par l'arrivée d'investisseurs étrangers qui entendaient spéculer sur une hausse généralisée après l'entrée dans l'UE.

"Les Irlandais ont été les plus gros acheteurs, en acquérant des appartements d'une surface moyenne de 60m2 dans le centre pour environ 100.000 euros", explique Margit Keresztes, directrice de Flott Invest, une société immobilière de Budapest.

"Les Danois et les Britanniques sont aussi présents, mais les Irlandais sont plus actifs car ils ont déjà connu chez eux une flambée des prix de l'immobilier dans les années 90", dit-elle.

Mais, à peu près partout, le bulle immobilière se dégonfle depuis le 1er mai. Les prix restent élevés mais le marché fait du surplace, constate à Vilnius un responsable d'Ober Haus, un des principaux agents immobiliers lituaniens. "Certains s'attendaient à une ruée immédiate des étrangers, mais rien de tel ne s'est produit", affirme le chef d'une agence immobilière de Varsovie.

"Je ne pense pas que les prix vont augmenter dans les deux prochaines années", dit Mme Keresztes à Budapest.

Certains produits, en particulier les appartements situés dans les barres d'immeubles collectifs qu'affectionnaient tous les régimes communistes, ont même commencé à chuter. A Bratislava, les appartements anciens ont perdu environ 20% ces derniers mois, selon Branislav Spirk, de l'Association slovaque des agences immobilières. A Prague, la baisse est à peu près similaire depuis avril, selon une enquête récente du quotidien Dnes.

Les professionnels ne sont cependant aucunement pessimistes. La croissance économique rapide doublée de taux d'intérêt bas offre des perspectives très favorables pour l'immobilier.

Le rattrapage économique de l'ancienne Europe communiste va accroître la demande en logements neufs. Et il s'accompagnera aussi forcément d'une appréciation généralisée des prix. Le potentiel est important: à Prague, le prix moyen du mètre carré était en juillet de 870 euros, alors qu'il dépasse largement les 4.000 euros à Paris.

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