A 11H05 (09H05 GMT), le titre prenait 2,08% à 95,50 euros et entraînait dans son sillage l'ensemble des valeurs du secteur du BTP: Vinci gagnait 2,03% à 80,60 euros, Saint-Gobain 1,36% à 55,85 euros, et Eiffage 1,12% à 67,45 euros, dans un marché parisien en hausse de 0,89%. Les résultats de Lafarge pour le premier semestre sont "nettement au-dessus de notre attente", a commenté un courtier parisien qui ne souhaite pas être cité, en soulignant la bonne surprise de marchés émergents très bien orientés. "Cette excellente performance résulte de la poursuite d'une bonne tendance de l'activité et d'une forte progression des prix qui a plus que compensé la hausse des coûts", ont expliqué les analystes d'Ixis Securities, saluant une progression "significative" des marges dans les quatre branches d'activité du groupe.

"C'est sur ses marges (bénéficiaires) que la surprise est venue", a confirmé Julien Picard, de Fideuram Wargny: "le résultat d'exploitation a progressé plus fortement que les coûts, traduisant une réussite de la politique de hausse des prix", a-t-il détaillé. Lafarge a enregistré un bond de 41% de son bénéfice d'exploitation au premier semestre, à 1,17 milliard d'euros, grâce à des "hausses de prix significatives" qui ont permis de compenser "la forte augmentation des coûts d'énergie et de transport."

Le groupe a cependant prévenu que la progression de ses résultats au second semestre se ferait "à un rythme plus modéré", après avoir déjà dégagé au premier semestre un bénéfice net de 548 millions d'euros (+53%), pour un chiffre d'affaires de 8,759 milliards (+21%), des chiffres globalement "en ligne" avec ses objectifs. Pour autant, Lafarge devrait continuer à profiter de nouvelles annonces concernant son programme de réduction des coûts ainsi que les cessions d'actifs, particulièrement celle de l'activité Toitures qui devrait se conrétiser dans les prochains mois, soulignait Arnaud Lehmann, analyste chez Cheuvreux.

"Nous avions des doutes sur la capacité du groupe à maintenir des volumes élevés tout en répercutant la hausse des prix des matières premières", mais les résultats semestriels sont "de bon augure pour le reste de l'année et nous maintenons notre recommandation à l'achat sur le titre", a indiqué de son côté Julien Picard, de Fideuram.

"Parmi les principales différences par rapport à nos estimations figurent l'amélioration de 43% de la contribution opérationnelle du ciment dans les pays émergents (que nous avions sous-estimée), ainsi que la forte amélioration de la branche Granulats et béton en Amérique du Nord, généralement déficitaire au premier semestre", a-t-il ajouté. Le bénéfice d'exploitation de la branche Ciment a bondi de 34% à 871 millions d'euros, celui de l'activité Granulats et béton de 74% à 188 millions d'euros, celui de la Toiture de 54% à 37 millions et celui des Plâtres de 39% à 110 millions.