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La fusion Abertis-Autostrade parachève le succès international des espagnols

Publié le 25 avril 2006

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La création annoncée dimanche du numéro un mondial de la gestion d'autoroutes, grâce à une fusion Abertis-Autostrade dominée par des capitaux espagnols, parachève le succès international des opérateurs ibériques, déjà bien installés en première ligne de ce secteur.
La fusion hispano-italienne, censée être effective fin 2006, créera un mastodonte gérant le plus vaste réseau autoroutier au monde (6.713 km), dont la capitalisation boursière approche les 25 milliards d'euros. "Il n'y a guère de concours à l'étranger auquel ne se présentent pas les groupes espagnols", que ce soient des opérateurs en tant que tels ou des entreprises de construction de plus en plus attirées par ce segment très rentable, a commenté à l'AFP une analyste d'une banque portugaise. Cette sortie en force à l'international des Espagnols, non seulement en Europe mais aussi aux Etats-Unis, s'explique par le fait que l'actuel programme d'infrastructures autoroutières de leur pays a été pratiquement bouclé, s'accordent à dire des experts du secteur.

"Dopé par la bonne santé de l'économie espagnole, les opérateurs ibériques disposent d'une solide position financière", qui leur permet de rivaliser sans problème avec des acteurs de premier ordre comme le conglomérat australien Macquarie, a indiqué l'analyste de la banque portugaise. Leur expansion internationale s'est vu favorisée par une série de privatisations d'autoroutes en Europe et par le début d'un processus semblable aux Etats-Unis où, selon le quotidien espagnol El Pais, une vingtaine d'Etats ont l'intention de s'engager sur cette voie.

Les investissements dans les autoroutes à péage sont à long terme, mais ils sont aussi plus rentables que le secteur de la construction, ce qui explique le dynamisme des filiales de concessions d'autoroutes des groupes espagnols de BTP, selon la presse économique madrilène. Cintra, filiale du groupe espagnol de BTP Ferrovial, qui formait un consortium avec Macquarie, a ainsi décroché récemment un contrat de 3,1 milliards d'euros pour la gestion et le maintien de l'Indiana Toll Road aux Etats-Unis.

Quatre des neuf entreprises qui s'étaient présentées à ce concours étaient espagnoles. Cintra avait déjà été l'adjudicataire au début 2005 d'un contrat d'exploitation de la Chicago Skyway, la première autoroute à péage dont la gestion a été privatisée aux Etats-Unis. Les opérateurs espagnols, notamment Cintra et Itinere, filiale de concessions d'autoroutes de Sacyr Vallehermoso, sont considérés par les banques d'investissement et les autorités locales américaines comme "les mieux placées pour se voir attribuer une bonne partie des futurs projets milliardaires" de privatisation du secteur aux Etats-Unis, écrivait El Pais.

En Amérique latine, les groupes espagnols sont présents surtout dans les concessions d'autoroutes au Chili, en Argentine, en Colombie et au Brésil. En Europe, ils visent la France, où Abertis est déjà fortement implanté via la Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (Sanef), l'Allemagne et l'Irlande.

C'est l'appétit pour cette activité lucrative qui aurait incité le cinquième groupe espagnol de BTP, Sacyr Vallehermoso, à devenir le premier actionnaire de son homologue français, Eiffage. De cette façon, Sacyr a repris pied dans les autoroutes françaises, après avoir été candidat malheureux en décembre à la privatisation de la Sanef et des Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR). APRR a en effet été remporté par Eiffage, allié à Macquarie.

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