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L'Union Autostrade (Italie) Abertis (Espagne) déplait à Rome

Publié le 24 avril 2006

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ROME, 23 avr 2006 (AFP) - Le projet de fusion entre Autostrade, principale société gestionnaire d'autoroutes en Italie, et son alter-ego espagnole Abertis suscite des préoccupations politiques en Italie, où l'opération est considérée comme une vente du groupe italien.
"L'opération semble plus une vente qu'une fusion", a déclaré Enrico Letta, responsable des affaires économiques du parti de la Marguerite, une des formations désormais au pouvoir en Italie après la victoire de l'Union de la gauche aux élections législatives des 9 et 10 avril. Les conseils d'administration des deux groupes ont été convoqués dimanche pour donner leur avis sur le projet de mariage qui, s'il est entériné, donnera naissance au premier groupe mondial dans le secteur, souligne dimanche le quotidien économique Il Sole 24 Ore.

Mais le fait que la nouvelle société ait son siège à Barcelone (Espagne) pour bénéficier des avantages fiscaux du nouveau statut sur l'autonomie catalane fait grincer de dents à Rome. "J'espère que les actionnaires de la société Autostrade vont repenser l'opération, car selon les premières indiscrétions, elle ne me semble pas avoir pour but de faire croître les nécessaires investissements pour les infrastructures", a ajouté Enrico Letta.

"L'opération me semble un bon mariage, si Autostrade n'oublie pas les investissements en Italie", a pour sa part commenté le ministre des Transports sortant, Pietro Lunardi, cité dimanche par le Corriere della Sera. "L'opération me semble un bon mariage, si Autostrade n'oublie pas les investissements en Italie", a pour sa part commenté le ministre des Transports sortant, Pietro Lunardi, cité dimanche par le Corriere della Sera.

"Le fait qu'elles soient des entreprises de (grande, ndlr) dimension, qui peuvent profiter de synergies et de points de connexion peut être positif", a pour sa part déclaré samedi le ministre espagnol de l'Industrie, José Montilla. Le projet a un nom de code: "projet méditerranéen", écrit Il Sole 24 Ore, qui précise avoir lu le projet de mariage. Le point fort du nouveau colosse est la vague de privatisations en cours en Europe dans le secteur des concessions d'autoroutes. L'espagnol Abertis s'est ainsi adjugé la société française Sanef, mais d'autres marchés sont en vue en Allemagne, en Pologne, en Russie, indique le quotidien.

D'autres marchés sont en vue en Amérique latine et aux Etats-Unis, ajoute le journal. La fusion se fera par un échange d'actions --une Autostrade pour une Abertis-- et un dividende extraordinaire de 3,75 euros est prévu pour les actionnaires d'Autostrade, soit un versement de 2,114 milliards d'euros, annoncent dimanche les media italiens.

Le mariage devra générer de nouveaux investissements pour 13 milliards d'euros, qui s'ajouteront aux 10 milliards d'euros déjà approuvés par Autostrade, précise Il Sole 24 ore, citant des sources financières. La famille Benetton restera l'actionnaire de majorité de la nouvelle société au travers de sa holding Schemavintotto avec 23 à 25%, et les deux actionnaires de référence d'Abertis, la Caixa et le groupe Acs, auront respectivement 13 et 14% de la nouvelle société.

L'administrateur délégué du nouveau colosse sera Espagnol. La société aura deux présidents, dont l'Italien Gian Maria Gros Pietro et deux vice-présidents, dont l'Italien Vito Gamberale, écrit Il Sole 24 Ore. L'union Autostrade-Abertis vaudra 45 milliards d'euros, selon les premiers calculs des analystes cités par la presse italienne.

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