L'endettement des ménages a bondi de 6,2% en 2003, de 8,7% en 2004 et de 7,5% en 2005, essentiellement sous la forme d'emprunts immobiliers, indique SP, qui fait la distinction entre trois types de pays. Les ménages de Grande-Bretagne et d'Irlande ont le plus haut niveau d'endettement per capita, suivies par un deuxième groupe de pays (Allemagne, France, Belgique, Espagne), et en dernier lieu par l'Italie et la Grèce.

SP souligne que le bas niveau des taux d'intérêt en zone euro s'est avéré un "facteur essentiel" dans l'explosion des prêts immobiliers enregistrée jusqu'à la fin de 2005. "Ils expliquent pourquoi la capacité des emprunteurs à rembourser leurs traites mensuelles est restée très bonne dans l'ensemble", soulignent les auteurs de l'étude. SP rappelle à cet égard que la Banque centrale européenne (BCE) a récemment remonté son taux d'intérêt de 25 point de base à 2,25%, et souligne qu'il attend deux hausses supplémentaires de même ampleur cette année.

Toutefois ces mouvements de taux "ont peu de chances de provoquer des troubles majeurs sur les marchés immobiliers", estime SP. Ils seront surtout ressentis dans les pays où les emprunts sont majoritairement à taux variables (Irlande, Espagne, Portugal et Finlande). Dans les autres pays, seuls les néo-emprunteurs seront touchés. Tout en jugeant "peu probable" un tel scénario, SP met toutefois en garde les ménages européens contre "une forte hausse" des taux d'intérêt par les banques centrales pour lutter par exemple contre l'inflation créée par la flambée des cours du pétrole.