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Irak/reconstruction: Bagdad va proposer de faire appel à des experts

Publié le 12 octobre 2004

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BAGDAD, 10 oct (AFP) - L'Irak a l'intention de proposer à une prochaine
conférence des donateurs de remplacer les experts étrangers participant à la
reconstruction du pays par des Irakiens, de manière à réduire le coût des
dépenses allouées à la sécurité, a annoncé samedi le ministre du Plan.
"Nous allons tenter de faire remplacer les experts étrangers par des compétences irakiennes", a déclaré Mahdi al-Hafez lors d'une conférence de presse au siège de son ministère à Bagdad. Selon lui, cette solution offrira l'avantage de réduire les dépenses allouées à la protection des experts étrangers qui grèvent de manière significative les budgets de la reconstruction.

La quatrième conférence des donateurs est prévue au Japon les 13 et 14 octobre avec la participation d'une cinquantaine de pays, d'organismes et de fonds de développements internationaux, a indiqué M. Hafez. "Quelque 20.000 sociétés de sécurité travaillent actuellement en Irak et se consacrent à la protection des employés de différents organismes et sociétés exécutant des contrats de reconstruction, ce qui coûte beaucoup d'argent", a dit le ministre irakien.

Selon M. Hafez, le nombre des sociétés de sécurité a explosé après la multiplication des enlèvements d'étrangers et en raison de l'insécurité. Dans le même ordre d'idée, le responsable irakien a estimé qu'il ne fallait pas impliquer directement la Banque mondiale et l'Onu dans la gestion de la participation de sociétés irakiennes à la reconstruction du pays. "Nous sommes capables de donner à ces experts les moyens de participer à cette oeuvre mieux que ces institutions", a-t-il estimé.

M. Hafez s'est dit optimiste quant aux résultats de la prochaine conférence des donateurs qui suit celles de Madrid d'octobre 2003, d'Abou Dhabi organisée en février cette année et celle de Doha tenue en mai. Il a indiqué que la délégation irakienne allait proposer à cette conférence une liste de 324 projets d'un coût total de 43,5 milliards de dollars, dont 53 concernant la réhabilitation des infrastructures, notamment les systèmes d'égoût, les routes, les communications et le transport ainsi que l'électricité et le logement.

Evaluant ce qui a été fait depuis un an dans le domaine de la reconstruction, M. Hafez, un technocrate qui a longuement travaillé pour les programmes de développement des Nations unies, a estimé que les "réalisations n'ont pas été décevantes". "Mais il faut reconnaître, a-t-il ajouté, que ces réalisations ne sont pas au niveau des ambitions du peuple et du gouvernement irakien". "Dépenser ces montants dépend aussi de notre situation", a-t-il dit, faisant allusion aux problèmes d'insécurité qui retardent la reconstruction.

Il a rappelé que la conférence de Madrid avait promis 33 milliards de dollars de financements à la reconstruction de l'Irak, dont cinq milliards à la charge du Japon. "Le Japon, qui est le pays le plus engagé envers l'Irak, a dépensé quelque 1,5 milliard (de dollars) sous forme d'aides et de crédits à faible taux et s'apprête à débloquer plus de 1,5 milliard" supplémentaire, a-t-il affirmé. "Les Etats-Unis viennent en deuxième position, ayant débloqué 1,1 milliard sur les 7 alloués aux projets d'infrastructure, suivis par la Grande-Bretagne avec environ 1 milliard", a encore indiqué M. Hafez, précisant que les organismes internationaux ont en tout dépensé plus d'un milliard.

Quant aux pays arabes, l'Arabie saoudite a débloqué 500 millions de dollars pour encourager les exportations et autant d'argent sous formes de crédits à faible taux d'intérêt. Le Koweït a fourni une aide d'un milliard de dollars sous forme de produits. Le Qatar a donné 100 millions de dollars. "Les Emirats arabes unis ont été très généraux en annulant la dette irakienne de 4 milliards de dollars", a-t-il conclu.

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