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Grogne des commerçants marseillais contre la grève à la RTM

Publié le 17 novembre 2005

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MARSEILLE, 16 nov 2005 (AFP) - Les commerçants marseillais, qui s'estiment durement touchés par la grève dans les transports publics engagée depuis plus d'un mois à Marseille, réclament l'échelonnement du paiement de leurs taxes et cotisations et craignent que les fêtes de Noël ne compensent pas le manque à gagner.
"Depuis le début de la grève, la fréquentation du magasin a baissé de 10 à 15% par rapport à la même période de l'an passé", constate Yves Maillard, directeur du Virgin de la rue Saint-Ferréol, principale rue commerçante du centre-ville. "Cela a des conséquences importantes sur le chiffre d'affaires et sur les employés non permanents. Car en termes d'emplois, je dois bien sûr tirer les conséquences de la baisse d'activité", ajoute M. Maillard. Selon la Chambre de commerce et d'industrie de Marseille (CCI), les dernières grèves, au port autonome, à la SNCM et dans les transports publics, ont entraîné pour toutes les entreprises marseillaises un manque à gagner d'environ 35 MEUR.

La mairie estime de son côté que la fréquentation des commerces du centre-ville a chuté en octobre-novembre de 25.000 personnes par jour. Pour répondre aux difficultés, la CCI a mis en place le 10 octobre une cellule Urgence entreprises, qui a traité 800 dossiers de sociétés en difficulté, dont "150 vraiment critiques".

Eventuels dépôts de bilan

"Nous les orientons vers les services de l'Etat afin d'obtenir un échelonnement du paiement de charges sociales et fiscales. Pour certaines, cela ne suffira pas car en décembre tombe la taxe professionnelle, très lourde", explique-t-on à la CCI. Quant aux éventuels dépôts de bilan, Terre de commerce - la fédération des commerçants des Bouches-du-Rhône - "dressera un état des lieux" prochainement, indique son président Thomas Chavane.

Pour prendre les devants, le maire UMP Jean-Claude Gaudin "a dès le 28 octobre écrit à l'URSSAF et au Trésorier payeur général (TPG) pour demander l'échelonnement des charges et cotisations" des commerçants en difficulté, selon la mairie. L'Union patronale des Bouches-du-Rhône (UPE 13) et Terre de Commerce ont fait de même auprès du préfet, réclamant également une ouverture des commerces les deux derniers dimanches de novembre. "Il ne nous a même pas répondu", se plaint M. Chavane. Contacté par l'AFP, le préfet Christian Frémont a indiqué que le TPG allait "regarder les situations avec attention". Par ailleurs, il est "d'accord sur le principe d'une ouverture des commerces" aux dates demandées, "mais chaque commerçant doit en faire la demande".

Le président de l'UPE 13 Stéphane Brousse, le président de la CCI Jacques Pfister et M. Chavane ont aussi demandé audience au ministre de l'Economie, Thierry Breton. "Nous espérons être reçus la semaine prochaine", assure M. Brousse.

"Nous voulons également qu'il nous autorise à retenir la taxe transport payée par les entreprises de plus de neuf salariés, qui atteint 70 MEUR presque entièrement reversés à la RTM, pour la reverser à nos salariés dans l'incapacité de se rendre au travail et pénalisés sur leur fiche de paie", ajoute M. Brousse. Au-delà des conséquences à court terme, c'est pour l'avenir que les commerçants du centre s'inquiètent: "Nous sommes dans des systèmes de consommation éphémères avec une fidélisation très complexe", explique M. Maillard. "Les incidences sur l'avenir de cette longue grève seront fortes:
cela oblige les clients à fréquenter d'autres lieux en périphérie, et ils ne reviendront plus", assure-t-il.

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