La construction de cette conduite sous-marine de 1.200 km suppose de "prendre des contacts avec les organes de l'Union européenne", ce pour quoi l'ex-chancelier, du fait de ses fonctions passées, est particulièrement bien placé, a indiqué au magazine en ligne Spiegel Online le numéro deux de Gazprom, Alexandre Medvedev. M. Medvedev a estimé que son groupe n'aurait pas pu trouver mieux que Gerhard Schröder. L'ancien dirigeant allemand sera président du comité d'actionnaires du consortium qui sera basé en Suisse, et que détiendront Gazprom à 51% et les sociétés allemandes BASF et EON à 49%.

Dans le droit suisse des entreprises, cette fonction inclut également des tâches décisionnelles et concrètes, et pas seulement une présence occasionnelle, a-t-il fait valoir, en indiquant qu'il ne savait pas pour le moment quelle serait la rémunération de M. Schröder. L'ancien chancelier essuie une volée de critiques en Allemagne, mais également en Pologne et au Parlement européen, pour avoir accepté à titre privé de travailler pour ce projet, qu'il avait fortement soutenu en tant que chancelier. M. Medvedev a pris sa défense en estimant que "l'hystérie dans le débat public n'était qu'un prétexte pour torpiller ce projet". Mardi à Strasbourg, l'eurodéputé allemand Daniel Cohn-Bendit (Verts), dénonçant une "privatisation de la politique", a estimé "incroyable" le fait que M. Schröder soit payé par Gazprom.