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Gaza: Les colons de la bande de Gaza indifférents au plan Sharon

Publié le 24 août 2004

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BLOC DE COLONIES DU GOUSH KATIF (Bande de Gaza), 21 août (AFP) -
Accompagnés d'un colon armé, une douzaine de travailleurs palestiniens sautent d'un camion après une dure journée de labeur passée à construire de nouvelles maisons dans la colonie de Morag, au sud de Gaza.
Sur le chantier, se dressent les squelettes de trois nouvelles habitations qui s'ajouteront à celles qui abritent les 200 habitants de cette implantation située aux abords méridionaux du bloc de colonies du Goush Katif que le Premier ministre Ariel Sharon projette d'évacuer d'ici septembre 2005.

Les fondations en ciment laissent deviner les contours de maisons qui ressembleront rapidement à des chalets de villégiature posés sur du sable qui sera lui aussi remplacé par une pelouse soignée.

Un an avant l'application du plan de séparation unilatérale d'avec les Palestiniens de M. Sharon qui prévoit le retrait israélien total de la région, rien n'indique que les 8.200 colons installés sur place envisagent de plier bagages.

Au contraire. Les nouvelles maisons en cours de construction à Morag sont l'un des nombreux signes montrant que les colons de Gaza sont déterminés à s'enraciner encore plus profondément dans cette bande de terre qui longe sur 40 km le littoral méditerranéen.

Le plan Sharon a même paradoxalement poussé de nouvelles familles juives à s'installer à Goush Katif.

Selon le Bureau central des statistiques, la population juive de la bande de Gaza a augmenté de 3,8% de février à fin juin, et les dirigeants du conseil des colons du Goush Katif pensent que les données sont encore à la hausse.

"Beaucoup de familles se sont installées ici cet été", indique à l'AFP Dror Vanunu, directeur du Fonds pour le développement régional du Goush Katif. Il fait état d'au moins 60 familles qui sont venues grossir les rangs des colons durant l'été.

Ainsi, pas moins de 26 familles, dont beaucoup de jeunes couples avec des enfants, ont rejoint les cinquante familles de la colonie de Ganei Or.

"La plupart des communautés sont incapables d'absorber les nouveaux venus, et nous devons construire, ce qui fait grimper la demande", se réjouit M. Vanunu.

Il reconnaît cependant que le financement du développement pose quelques problèmes, car le gouvernement israélien a cessé depuis dix jours de garantir les hypothèques contractées par les colons de Goush Katif.

"C'est nouveau, mais fort heureusement, il y a des gens riches dans ce pays (Israël) et à l'étranger. Si le gouvernement nous fait défaut, eh bien nous ferons appel au secteur privé pour nous octroyer des prêts", ajoute-t-il.

Haim Gross, en charge de la sécurité à Morag, reconnaît lui-aussi que le gel des fonds gouvernementaux gêne la construction, mais il ne s'en inquiète pas outre mesure.

"Normalement, l'Etat nous aide à édifier ces maisons, et pour l'heure ce n'est pas le cas. Nous avons déjà souvent vécu ce genre de situations, mais d'ici un ou deux mois tout redeviendra normal", assure-t-il à l'AFP.

Pour Anita Tucker, "il ne faut pas trop s'alarmer des projets de Sharon, qu'il évoque depuis quelques mois". Cette femme de 58 ans, qui dirige une exploitation agricole, a été l'une des pionnières de la colonie de Netzer Hazani créée en 1976.

Les colons du Goush Katif ont fait campagne contre le plan Sharon en plaidant leur cause au porte à porte et en distribuant des cageots de fruits et légumes à leurs compatriotes.

"Je suis prête à partir si quelqu'un me prouve que la paix est possible, si je me déplace de deux kilomètres dans un kibboutz à l'est" en Israël, dit encore Mme Tucker. Mais elle écarte aussitôt cette éventualité, estimant que "cela susciterait encore plus de terrorisme".

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