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France: marché immobilier soutenu par l'abondance et les taux des crédits

Publié le 05 octobre 2005

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PARIS, 4 oct 2005 (AFP) - Les prix de l'immobilier ancien ont continué d'augmenter au troisième trimestre en France, soutenus par la "vitalité" du crédit immobilier, selon la Fédération nationale de l'immobilier (FNAIM), qui exclut toujours un effondrement brutal du marché.
"On est sur un début d'atterrissage en douceur", analyse Olivier Eluère, écononiste au Crédit Agricole. "Nous ne sommes pas du tout dans un schéma de bulle spéculative", a-t-il poursuivi. Après une progression de 9,5% au deuxième trimestre, les prix des maisons et des appartements ont progressé de 10,4% au troisième trimestre, selon les chiffres délivrés mardi par la FNAIM. Sur l'ensemble de l'année la hausse devrait se situer aux alentours de 10%, bien en deçà des 15,5% constatés en 2004, relève la Fédération qui avait formulé ce pronostic en janvier.

"Cet objectif est à portée de main", a expliqué mardi René Pallincourt, président de la FNAIM. Le prix moyen au mètre carré s'établit au troisième trimestre à 2.483 euros. Comme le trimestre précédent, c'est l'ouest de la France qui remporte la palme des hausses avec 13,7%, suivie du sud-ouest (+10,9%), du centre et des Alpes (+10,1%).

En Ile-de-France, le ralentissement du rythme de hausse est "spectaculaire", selon Michel Mouillart, professeur d'économie à Paris X, puisque les prix n'augmentent "que" de 5,3% après 8,2% au deuxième trimestre. L'évolution a effectivement débuté le trimestre précédant, puisque les notaires franciliens ont aussi souligné mardi une "légère accalmie" des prix à Paris et dans les départements limitrophes au deuxième trimestre 2005.

La santé du marché de l'immobilier, et son freinage en douceur, s'explique, selon la FNAIM, par la vigueur du crédit immobilier: les taux sont bas (entre 3,10% et 3,75%), et les banques prêtent pour des durées très longues.

L'année 2005 devrait même s'afficher comme "la meilleure année" de production de crédits immobiliers, selon l'Observatoire de la production du crédit immobilier. "Depuis le début de l'année, les taux ont perdu 35 points de base, et on a encore gagné une année au niveau de la durée des prêts pour arriver à 17,5 ans en moyenne", a détaillé M. Mouillart.

Les banques généralistes ont de surcroît adopté une politique "dynamique", voire agressive en la matière, le crédit immobilier constituant pour elles un véritable produit d'appel. Quant au niveau d'endettement des ménages, M. Eluère le juge "soutenable". Le niveau de remboursement rapporté au revenu, appelé taux d'effort des Français, est de 31%, selon ses calculs.

Pour autant, tous les Français n'ont pas la possibilité d'acheter. "Les ménages qui achètent un logement ont généralement une progression de 3,5% à 4% de leur revenus", souligne M. Mouillart. Compte tenu du niveau des prix, le prix moyen au mètre carré s'approche des 5.000 euros à Paris, "beaucoup de ménages doivent renoncer à leur projet d'achat", explique M. Eluère.

"Après la concession de la taille, de l'emplacement, on ne peut plus faire de concession, et quand cela devient trop cher, les ménages renoncent", poursuit-il. C'est ainsi que la part des ménages qui achètent pour la première fois s'amenuise, elle est passée de 75% à 60% entre 2000 et 2004.

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