Fitch affirme avoir placé sous surveillance négative les notes long terme "A" et court terme "F1" d'Abertis. L'agence assure qu'elle attend davantage de détails sur cette opération, qui devrait être approuvée lors d'assemblées d'actionnaires des deux entreprises les 2 et 3 mai, avant de prendre une décision définitive sur les notes d'Abertis. Fitch ne croit pas que les autorités de régulation feront obstacle à ce rapprochement en dépit des réticences exprimées par des dirigeants politiques italiens.

"L'opération semble plus une vente qu'une fusion", avait déclaré dimanche Enrico Letta, responsable des affaires économiques du parti de la Marguerite (centre-gauche), vainqueur des élections législatives des 9 et 10 avril avec la coalition menée par Romano Prodi. D'autres voix à gauche s'étaient élevées pour déplorer que l'annonce d'une telle opération dans ce secteur stratégique des transports se déroule alors que le pays n'a pas de gouvernement capable de réagir, puisque Silvio Berlusconi expédie les affaires courantes tandis que Romano Prodi ne devrait pas prendre en charge les affaires du pays avant mai.

Standard and Poor's (SP) avait annoncé lundi qu'elle envisageait d'abaisser les notes d'Abertis, mais aussi celles d'Autostrade. "La mise sous surveillance négative des notes reflète nos préoccupations concernant la future stratégie financière du (nouveau) groupe, même si la fusion elle-même n'aura pas nécessairement d'impact négatif sur les notes des entités fusionnées", avait commenté l'analyste de Standard and Poor's Lidia Polakovic, citée dans un communiqué.