Extinction Rébellion bloque deux cimenteries à Paris
« Je suis vert ». C’est l’expression que le gouvernement pourrait employer pour qualifier sa politique, à la fois parce qu’il s’inscrit progressivement dans une politique tournée vers l’écologie mais aussi parce que ses actions sont insuffisantes. C’est en tout cas ce qu’ont essayé de faire comprendre des militants d’Extinction Rébellion (« mouvement mondial de désobéissance civile en lutte contre l’effondrement écologique ») ce 17 février au matin, en occupant deux sites de cimentiers.
Lafarge et Cemex ont appris ce matin que deux de leurs sièges situés dans le 15ème arrondissement de Paris étaient assiégés par « quelques centaines d’activistes » dénonçant l’impact du secteur du BTP sur l’environnement, et plus largement sur le réchauffement climatique. L’opération baptisée « Fin de Chantier » avait fait l’objet d’un appel à manifestation quelques jours auparavant sur le site Internet du mouvement.
Prévention et dénonciation
Les activistesse sont introduits « sans violence » dans les locaux, et ont bloqué la sortie de camions-bétonnières devant livrer des chantiers. Certains camions ont été aspergés de peinture ou taggués avec les slogans « Le ciment ment », « Laisse le sable à la mer », ou encore « 1 tonne de ciment = 900 kg de CO2 ».
Des manifestants bien équipés - et certainement adeptes de l’escalade - ont également déployé des banderoles depuis le sommet des tours de stockage. « Cimentiers criminels » pouvait-on lire. D’autres banderoles, plus explicites, interpellent : « S’il était un pays, le béton serait le 3ème pollueur mondial » ou « Béton = 8 % des émissions mondiales de CO2 ».
Au même moment, d'autres manifestants ont tenté de sensibiliser les salariés présents sur sites aux effets du CO2 sur l’environnement et à l’inaction de leur entreprise, le tout filmé et partagé sur les réseaux sociaux dans une « ambiance bon enfant ». Durant cette manifestation, plusieurs spécialistes de l’urbanisation ont participé et plaidé les vertus de matériaux plus écologiques comme « la paille, le bois ou la terre ».
En fin de matinée, les militants déclaraient vouloir « occuper un lieu symbolique de la catastrophe écologique dont ce secteur économique et les pouvoirs publics se rendent coupables ». « La grande majorité des industriels du secteur ont une politique irresponsable », estime Extinction Rébellion, qui fustige les lobbies du bâtiment, mais aussi l'inaction du gouvernement. « Nous sommes lassés de cette écologie de façade qui se rend complice de la catastrophe en cours », ont expliqué les manifestants.
J.B (avec AFP)
Photo de une ©Adobe Stock