EON vend sa filiale immobilière Viterra à Terra Firma pour 7 mds EUR
Viterra gérait en effet fin 2004 un portefeuille de 138.000 logements évalués à quelque 5,6 mds EUR. En s'en emparant, Deutsche Annington porte son propre portefeuille à 230.000 logements, devenant numéro un du marché allemand.
Pour EON, l'opération va se traduire par une plus-value comptable de 2,4 mds EUR, a-t-il précisé.
Le groupe de Düsseldorf a par conséquent relevé sa prévision de bénéfice net annuel, s'attendant désormais à dépasser nettement le niveau de 2004.
Lors de la publication de ses résultats du premier trimestre la semaine dernière, il avait indiqué qu'il était possible que son bénéfice net annuel ressorte en baisse, précisant que tout dépendrait des recettes de plusieurs cessions prévues cette année.
EON a contribué à faire monter les enchères en assurant jusqu'à la dernière minute n'avoir pas tranché entre une mise en Bourse de sa filiale ou une vente directe à un investisseur.
Le choix de cette deuxième option confirme une tendance de fond dans le pays: la une mise en coupe réglée du marché immobilier allemand, jugée fondamentalement sous-évalué, par des fonds d'investissements, pour la plupart anglo-saxons.
L'année 2004 avait ainsi été marquée par une avalanche de transactions, dépassant plusieurs fois le milliard d'euros. L'opération est du coup de nature à relancer le débat sur les excès du capitalisme dans le pays, en pleine polémique sur le montée en puissance des fonds d'investissement dans les entreprises allemandes.
Celle-ci a été initiée par le parti social-démocrate (SPD) du chancelier Gerhard Schröder qui, menacé de perdre dimanche prochain un de ses bastions électoraux, la Rhénanie du nord-Westphalie, a opéré un virage à gauche, son président Franz Müntefering comparant les fonds à une nuée de sauterelles.