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Endesa: Acciona attaque EON sur le terrain financier et politique

Publié le 26 janvier 2007

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MADRID, 25 jan 2007 (AFP) - Le constructeur espagnol Acciona, premier actionnaire d'Endesa a attaqué le projet d'OPA d'EON, en placant haut la barre financière et en jugeant néfaste l'idée même d'un mariage EON-Endesa, avec des arguments d'ordre très politique.
"Si EON offre la valeur juste, plus la prime d'acquisition, et nous parlons ici (...) de l'ordre de 58-59 euros, ce serait une décision relevant du conseil d'administration d'Acciona, ce serait un chiffre à considérer", a déclaré M. Juan Muro-Lara, directeur des relations-investisseurs du groupe. Ce chiffre est bien au-delà des 34,50 euros actuellement mis sur la table par le groupe allemand pour le rachat du premier groupe d'électricité espagnol.

M. Muro-Lara s'exprimait lors d'une conférence aux analystes, quelques heures après la publication par le groupe d'un document intitulé "Endesa indépendant, une alternative de plus grande valeur". "Notre intérêt est d'avoir un groupe Endesa indépendant", a-t-il déclaré. Le groupe, qui possède 21,03% d'Endesa, affiche donc la volonté de voir Endesa voler de ses propres ailes, évoquant, sans réelles précisions, une hypothétique union entre les capacités d'énergie renouvellables du groupe de BTP et celle de l'électricien. Acciona a également exprimé de fortes réserves sur l'intérêt intrinsèque à marier EON et Endesa, ayant notamment recours à plusieurs arguments relevant plus de considérations politiques que financières. Affirmant qu'une union EON-Endesa serait génératrice de "conflits", Acciona juge notamment néfaste que "les centres de décisions soient transférés en Allemagne".

De plus, le groupe pointe les "pertes potentielles d'investissement en Recherche et Développement en Espagne", un sujet cher au chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero, qui a fait de la R&D l'une de ses priorités. Enfin Acciona avertit sur "l'impact à moyen terme sur l'industrie minière espagnole", une phrase plutôt entendue dans les couloirs des ministères ou des centrales syndicales que dans les Assemblées générales des grands groupes.

Acciona a fait irruption dans le capital d'Endesa au mois de septembre 2006, grimpant progressivement dans le capital jusqu'à 21,03%. Auparavant, le gouvernement socialiste espagnol s'était âprement opposé, par de multiples moyens au projet d'EON, avant de devoir renoncer sous la pression des attaques de la Commission européenne. EON a rapidement vu le danger représenté par Acciona, craignant que le groupe prenne la tête d'un front hispanique dans le capital d'Endesa pour le faire trébucher. Il a entamné des procédures pour contrer cette menace devant l'autorité des marchés financiers espagnols, la CNMV, et la justice américaine.

Acciona s'est de nouveau défendu de toute collusion jeudi. M. Muro-Lara a déclaré: "nous n'avons sollicité personne pour qu'il investisse dans Endesa", ajoutant que ceux qui croient au projet d'Acciona sont "bienvenus". Le sort de Endesa est au centre de multiples rebondissements depuis le mois de septembre 2005, lorsque de la gazier catalan Gas Natural avait annoncé un premier projet d'OPA, avant qu'EON n'annonce le sien en février.

Début janvier, deux décisions de justice coup sur coup ont débloqué la situation, donnant un coup d'accélérateur au dossier. L'autorité des marchés espagnols devait se réunir dans l'après-midi et devrait valider les deux projets d'OPA, ouvrant une période de cinq jours pour relever ou retirer les offres.

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