Le titre, qui avait chuté de presque 6% à l'ouverture, reculait à 10H10 (09H10 GMT) de 4,55% à 73,60 euros, dans un marché en baisse de 1,64%. "Eiffage a publié des résultats solides, un peu au-dessus de nos attentes. Les perspectives pour le BTP et APRR (filiale de concession d'autoroutes, ndlr) paraissent très dynamiques, ce qui nous amène à relever nos estimations" de résultats pour 2007, ont salué les analystes de Deutsche Bank. Cependant, "tout cela est compensé par un prix de cession décevant de la participation dans Cofiroute", ont-ils déploré dans une note à leurs clients.

Eiffage a annoncé qu'il allait vendre à Vinci cette participation de 17,5% du capital du concessionnaire autoroutier pour "758 millions d'euros", rappelle Deutsche Bank. "Ce prix est inférieur de 23% à nos attentes et de 35% par rapport à notre estimation de la valeur de cette activité", ont souligné ses analystes, qui maintiennent du coup leur recommandation sur le groupe à "conserver" avec un objectif de cours de 72 euros. De son côté, la banque américaine Citigroup a ramené sa recommandation sur le constructeur à "vendre" contre "conserver" précédemment, jugeant la valorisation du groupe excessive, les chances d'une offre de rachat de l'espagnol Sacyr étant désormais réduites, et jugeant également le prix de vente de la part de Cofiroute plutôt basse.

Sacyr, premier actionnaire d'Eiffage avec 33% du capital, est monté en décembre à 20% du capital du producteur pétrolier espagnol Repsol YPF. Cette décision avait pesé sur le cours de Bourse d'Eiffage, certains investisseurs craignant une vente des parts de Sacyr dans le constructeur français pour financer cette opération, dans un contexte où la direction d'Eiffage a refusé l'entrée de représentants du groupe espagnol dans son conseil d'administration. Eiffage a annoncé mardi avoir enregistré en 2006 un bénéfice net en hausse de 24,8% à 377 millions d'euros et s'est montré optimiste pour 2007, confirmant sa volonté de jouer "un rôle majeur" sur les marchés européens de la construction et de la concession, sans écarter de "nouvelles opérations de croissance externe" grâce notamment aux fruits de la cession de la part dans Cofiroute.

Ces résultats sont supérieurs aux prévisions des analystes financiers, qui tablaient sur un bénéfice net d'environ 370 millions d'euros, selon le consensus établi par Thomson Financial.