Eiffage et Vinci profitent de l'appétit de la Bourse pour les concessions
Parmi les autres "futures concessions" générant cette croissance, la future autoroute au Portugal et les parkings", précise-t-il, en évoquant aussi le grand chantier que constitue la ligne de TGV Perpignan-Figueras. Egalement optimiste, Christian Duchesne, l'analyste du Crédit Mutuel CIC a relevé mardi de 24% son objectif de cours, à 108 euros en estimant que le portefeuille d'Eiffage sera de mieux en mieux diversifié, peu après les déclaration du Pdg du groupe à l'hebdomadaire Investir.
"Nous sommes le deuxième concessionnaire en France. En Europe, où nous sommes seulement en cinquième position, nous souhaitons accéder au même rang que celui que nous occupons dans l'Hexagone", avait déclaré samedi Jean-François Rovetaro.
Ces déclarations ont dopé le titre. A 15H10, Eiffage gagnait 4,62% à 92,85 euros, soit 7,88% en deux jours, portant sa hausse à 9,18% depuis le 1er janvier, période sur laquelle le rival Vinci affiche également une hausse de 7%.
"Il est clair que les ambitions dans les parkings aident l'action" Eiffage a commenté un analyste, pour qui "plus de concessions signifie plus de visibilité". Chez Vinci, c'est plutôt "l'amélioration des marges", qui pourrait dépasser les attentes" et porte le titre, estime Nabil Ahmed, de CA Cheuvreux.
Vinci avait décroché la plus forte progression du CAC 40 en 2004 (+50%), mais Eiffage avait fait mieux: +81%, soit la plus forte hausse des sociétés françaises membres de l'indice européen Stoxx 600, dont Eiffage est aussi la meilleure performance française sur cinq ans (+171%). Pour Vinci comme pour Eiffage, "le profil financier des concessions est un garant de solidité, grâce à leurs revenus réguliers, dont l'évolution est lié aux efforts de développment et ne sont pas liés au cycle économique", estime Julien Quistrebert analyste chez Richelieu Finance. Les deux titres profitent aussi selon lui "de la baisse des taux d'intérêt qui a permis à la construction de connaître une forte croissance", ainsi que de "l'évolution démographique, qui entraîne un déficit chronique du nombre de logements".
Plusieurs courtiers, comme Natexis estiment cependant que le titre Eiffage pourrait devenir cher, après la forte hausse récente, et ne le voient pas monter au dessus de 100 euros. Cet objectif est aussi celui d'UBS, qui avait commencé le 19 janvier la couverture d'Eiffage à l'achat, en évoquant de possibles acquisitions. "Compte tenu d'une capacité d'autofinancement élevée, d'un ratio de dettes nettes sur fonds propres faible, et conformément aux commentaires de la direction", Eiffage devrait poursuivre sa stratégie de croissance externe", avait expliqué UBS.