LYON, 22 jan 2007 (AFP) - Une gérante d'agences immobilières, condamnée en correctionnelle le 9 janvier à Vienne (Isère) à 6 mois de prison avec sursis et 10.000 euros de dommages et intérêts pour discrimination raciale de 2000 à 2002, a fait appel, a indiqué lundi son avocate, Me Fabienne Berneron.
"Elle a fait appel la semaine dernière, dans les délais", a déclaré à l'AFP Me Berneron.
Le procureur avait requis 4 à 6 mois d'emprisonnement avec sursis et 5.000 euros d'amende à l'encontre de Martine Blondelet, 52 ans, ancienne dirigeante des agences Mil'im de Lyon, Villeurbanne (Rhône) et Vienne, lors de l'audience le 21 novembre dernier.
La gérante, qui avait pratiqué le fichage ethnique dans sa société, avait en outre été condamnée à la publication du jugement dans la presse régionale et un magazine spécialisé, et à 1.000 euros de frais de justice au bénéfice de SOS Racisme, partie civile.
Mil'im vend des listes d'appartements à des candidats à la location, qui reçoivent pendant six mois des listes de logements correspondant à leurs critères moyennant 160 euros.
En 2001, une ancienne salariée de l'agence lyonnaise avait dénoncé à SOS Racisme l'existence d'un double codage ethnique dans l'entreprise.
Selon elle, les candidats à la location se voyaient attribuer un numéro en fonction de leur origine ethnique. Les préférences des propriétaires étaient également cryptées: un code 2 signifiait "pas d'animaux" et un code 3 "pas d'étrangers", avait-elle dit à la barre.
SOS Racisme avait organisé des testings dans les agences Mil'im de Vienne et Lyon, mais aussi à Saint-Nazaire, Caen, Rennes, Metz, Strasbourg, Mulhouse et Amiens. L'association avait conclu à l'existence d'un système généralisé de discrimination chez Mil'im et déposé en 2003 une dizaine de plaintes avec constitution de partie civile.
L'instruction menée à Vienne avait abouti en premier.