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Discrimination au logement: relaxe d'une société immobilière mise en cause

Publié le 13 septembre 2006

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MONTPELLIER, 12 sept 2006 (AFP) - Le tribunal correctionnel de Montpellier a relaxé mardi le gérant d'une société immobilière de Montpellier qui comparaissait pour "discrimination dans l'offre ou la fourniture d'un bien en raison de la race", a-t-on appris de source judiciaire.
En mars 2003, Michel Froidure, souhaitant louer un studio à Montpellier, avait envoyé les papiers nécessaires à la société immobilière Montcel qui lui avait réclamé un garant, estimant ses revenus insuffisants. M. Froidure s'était rendu à Montpellier pour visiter le logement et avait fourni les documents concernant son garant, de nationalité algérienne selon SOS Racisme. Dès le lendemain, il s'était vu refusé la location du logement au motif que "le cautionnaire doit être de nationalité française" et que l'intéressé n'avait fourni "que la carte de résident" de ce dernier. M. Froidure avait alors déposé plainte et saisi SOS Racisme. A l'audience, le gérant de la société montpelliéraine, Olivier Collet, a reconnu que son employé avait "mal formulé" la lettre de réponse et qu'il s'agissait d'une "maladresse avérée". Il a toutefois précisé qu'elle "ne correspondait pas au fond du dossier" auquel il "manquait des pièces" et notamment un relevé d'identité bancaire.

M. Collet a précisé qu'il louait une vingtaine d'appartements à des étrangers, sur les 80 appartements que compte la résidence hôtelière où se trouve le studio. Pour la partie civile, le vice-président de SOS Racisme, Samuel Thomas, a dénoncé "un classique de la discrimination au logement" et rappelé notamment le texte du Code de l'habitat et de la construction de janvier 2002 selon lequel il est "interdit d'écarter un garant sous prétexte qu'il est de nationalité étrangère". Le procureur Jean-Jacques Planchon a demandé 1.500 euros d'amende à l'encontre du gérant de la société, estimant que "la condamnation est évidente et la loi n'a pas été respectée".

Pour la défense, Me Nicolas Castagnos a plaidé la relaxe du gérant, estimant qu'il n'y avait pas d'"éléments intentionnels de la faute". Une position suivie par le tribunal correctionnel. Me Cheik Sacko, l'avocat de SOS-Racisme et de M. Froidure qui avait demandé 11.000 euros de dommages et intérêts pour chacun, a souligné son intention de faire appel.

"On est scandalisé, abasourdi par une telle décision qui bafoue les textes, la jurisprudence et l'attente des parlementaires", a indiqué à l'AFP M. Thomas rappelant que Jacques Chirac avait affirmé à des jeunes que la justice sanctionnerait les bailleurs si on leur refusait un logement à cause de leurs origines.

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