R: "Cette grève a déjà terriblement pénalisé la ville, les Marseillais et l'entreprise, 43 jours de grève sur ce sujet-là (la privatisation, ndlr), c'est complètement disproportionné. C'est complètement déraisonnable de poursuivre ce mouvement et j'espère que les traminots seront de plus en plus nombreux à reprendre le travail. Mais on le voit bien, la tendance est à la reprise. Lundi dernier, 10 à 11% des bus étaient en circulation, ce lundi matin on était à 22% et cet après-midi, on est monté à 28%. On peut prévoir environ 35% des bus pour la journée de mardi. La reprise progressive au dépôt de La Rose devrait inciter les indécis à reprendre le travail".

Q: La délégation de service public (DSP) pour l'exploitation du futur tramway marseillais à partir de 2007, que les syndicats assimilent à une "privatisation partielle", était-elle nécessaire ?

R: "C'est un choix qui incombe à l'autorité politique, Marseille Provence Métropole (communauté urbaine de Marseille, ndlr), pour statuer sur l'organisation du mode de transport dans les villes. La DSP est le mode choisi pour l'exploitation du réseau de transport public dans la plupart des grandes villes. Il n'appartient pas à l'entreprise de décider. Cela dit, la RTM se serait adaptée aux conditions fixées par l'autorité politique. S'il n'y avait pas eu la DSP, on n'aurait pas refusé d'exploiter le tramway!"

Q: Qu'est-ce que cela aurait changé pour la RTM ?

R: "Sur un plan pratique, pas grand chose. Avec la DSP, 97% du personnel nécessaire pour le tramway sera RTM avec un statut RTM: sur la centaine de personnes nécessaires pour l'exploitation à l'ouverture du tramway en 2007, la DSP ne prévoit que le détachement de trois cadres de la Connex (filiale du groupe privé Veolia, ndlr). Pour le personnel de la RTM, ça ne change rien ni en termes d'effectifs ni en termes de statut. La revendication sur la +privatisation+ est sans fondement, il n'en est pas question dans la DSP. C'est une grève pour une question de principe".