Corruption dans l'immobilier en Espagne : nouvelles arrestations à Marbella
L'enquête baptisée "opération Malaya", qui a débuté fin 2005, est entrée mardi dans sa troisième phase. Les enquêteurs n'excluent pas de nouvelles arrestations dans les prochains jours. Face à l'ampleur du scandale, le gouvernement de José Luis Rodriguez Zapatero avait décidé de dissoudre en avril le conseil municipal de Marbella, une mesure inédite depuis que l'Espagne a un régime démocratique. Cette retentissante affaire de corruption avait conduit à envoyer en prison l'équipe dirigeante de Marbella dont son maire, Mme Marisol Yagüe, remise depuis en liberté sous caution.
Les enquêteurs de l'Unité centrale contre la délinquance économique et fiscale (UDEF) et de l'Unité de lutte contre le crime organisé sur la Costa del Sol (sud) ont bloqué, au cours de cette enquête, un millier de comptes bancaires et saisi des biens d'une valeur totale de 2,4 milliards d'euros. A six mois des élections municipales et régionales qui serviront de répétition générale aux législatives de 2008, des affaires immobilières éclaboussant des élus locaux de tous bords font depuis quelques semaines les gros titres de la presse en Espagne.
Le Parti socialiste espagnol (PSOE) au pouvoir a proposé le mois dernier un plan visant notamment à "lutter contre les requalifications sauvages de terrains" en zones constructibles et à protéger l'environnement.
Le PSOE s'est également engagé à relever de leurs fonctions ou d'exclure du parti les élus socialistes compromis dans des affaires de corruption urbanistique, et a invité la droite à l'imiter. Des années de boom immobilier, moteur de la croissance espagnole, ont fait la fortune aussi rapide que douteuse d'élus municipaux ou régionaux ayant la haute main sur les plans d'urbanisme.