PEKIN, 22 août 2006 (AFP) - Le gouvernement chinois va consacrer en cinq ans 1.000 milliards de yuans (125 milliards de dollars) dans le traitement des eaux usées, afin de lutter contre la détérioration continue de la qualité de l'eau, a annoncé mardi le vice-ministre de l'Equipement Qiu Baoxing.
Le programme comporte de nombreux projets dans les villes du pays, notamment la rénovation de canalisations et la création de stations d'épuration, ainsi que la construction d'un aqueduc nord-sud et d'usines de désalinisation d'eau de mer, a-t-il précisé lors d'une conférence de presse.
Toutes les villes chinoises devront en outre imposer des taxes pour le traitement des eaux.
"Je vous le dis clairement, la situation de l'eau dans notre pays se détériore partout. (...) En un mot, il y a bien des améliorations ça et là, mais une détérioration partout", a lancé M. Qiu, accusant la pollution des sources, des accidents trop fréquents, le manque de stations d'épuration, et l'insuffisance des politiques de contrôle des ressources.
Son ministère a indiqué mardi dans un communiqué que la surexploitation des eaux souterraines avait conduit à une diminution "drastique" des nappes phréatiques et au tarissement de sources.
Plus de 70% des rivières et lac chinois sont pollués, de même que 90% des nappes phréatiques alimentant les villes, selon les médias officiels.
A la fin 2005, 278 villes ne disposaient pas de stations d'épuration, selon le ministère de l'Equipement, qui note que les rejets industriels dépassent souvent les normes locales. De nombreuses villes se sont en outre lancées dans des projets grands consommateurs d'eau, et ne favorisent en rien les économies, pointe-t-il.