Le groupe français d'informations boursières et de courtage en ligne a lancé lundi sous la marque Boursorama Banque un service bancaire de compte courant traditionnel, avec carte bancaire en option, permettant aux internautes qui consultent leur portefeuille d'aussi gérer leur compte bancaire en ligne. La nouvelle banque n'offrira ni crédits ni carnets de chèques, deux services coûteux en ressources humaines, peu utilisés par la clientèle visée, plutôt fortunée.

"Nous n'avons pas vocation à devenir la première banque de nos clients", a souligné lundi Vincent Taupin, PDG de Boursorama et cofondateur en 1995 du serveur minitel Fimatex, pionnier du courtage en ligne français, rebaptisé Boursorama après sa fusion en 2003 avec le site d'informations.

Toujours détenu à 71% par la Société Générale, Boursorama a aussi racheté en 2004 son rival, SelfTrade et revendique aujourd'hui 38% du courtage en ligne français, avec 126.000 clients, dont les placements, gérés via le site, avoisinent 3 milliards d'euros.

L'action Boursorama, qui gagnait 0,52% lundi, à 6,92 euros, a progressé de 32,06% depuis le 1er janvier 2005. Boursorama avait lancé en 2004 une offre de plusieurs centaines de Sicav, fonds communs de placement et comptes d'assurance-vie, basés sur une sélection des meilleurs produits conçus et gérés par d'autres établissements.

La nouvelle offre, qui vise les CSP+ (catégories socioprofessionnelles supérieures), selon le groupe, vise à profiter de la tendance croissante des épargnants à mettre en concurrence les différentes offres bancaires. "Cette diversification permettra à Boursorama de réduire sa dépendance au marché des actions", ont commenté les analystes d'Aurel Leven, dans une note à leurs clients.

Boursorama a déjà réussi à lancer des produits d'épargne il y a un an, l'encours des comptes d'assurance-vie de ses clients s'élevant à 259 millions d'euros au 30 septembre 2005 contre 44 millions d'euros au 30 septembre 2004. Parmi les arguments commerciaux à l'appui de ce succès, Boursorama avait décidé à la fin de 2004 de supprimer tout droit d'entrée, tout droit de sortie et tout droit de garde sur les fonds gérés.

"Nous nous rémunérons uniquement sur les frais de gestion. C'est un modèle économique qui offre aux clients la possibilité de passer d'un fonds d'investissement à l'autre, quel que soit l'établissement bancaire qui gère le fonds", explique David Langlois, de Boursorama.