Boom immobilier à Chypre nord : les Chypriotes grecs protestent à l'Onu
mardi auprès de l'Onu contre un boom de l'immobilier dans la partie nord de l'île, avertissant que le non-respect des droits des propriétaires déplacés depuis l'invasion turque de 1974 entraverait un règlement à Chypre.
Les autorités chypriotes turques autorisent "la construction systématique et illégale de maisons, villas et hôtels sur des terres appartenant à des Chypriotes grecs", affirme la lettre.
"Cela mine les efforts déployés pour parvenir à une réconciliation et développer la confiance mutuelle entre les deux communautés", ajoute le texte.
L'utilisation de propriétés appartenant à des "réfugiés" chypriotes turcs dans la partie sud (chypriote-grecque) de l'île est contrôlée par un règlement spécial, tandis que dans le nord, où une bonne partie des terres appartiennent à des Chypriotes grecs, les titres de propriété pour les terrains à vendre sont douteux.
Le nord de l'île a connu ces derniers mois un boom de l'immobilier, de nombreux ressortissants étrangers, surtout de pays du nord de l'Europe souhaitant y acheter des propriétés.
Selon le journal chypriote turc Kibris, le nombre d'acheteurs étrangers intéressés a atteint cette année un nombre dix fois plus élevé que celui enregistré en 2001, soit plus de 1.140.
Le boom concerne surtout la ville portuaire de Kyrenia, majoritairement chypriote grecque avant 1974.
Les Chypriotes grecs considèrent que les ventes de leurs propriétés sont contraires aux décisions de la Cour européenne de justice sur les droits de propriété.
"Ceux qui achètent une propriété n'appartenant pas au vendeur courent le risque de se faire poursuivre en justice à n'importe quel moment par les propriétaires chypriotes grecs", souligne la lettre adressée à M. Annan.
Le ministère britannique des Affaires étrangères avertit quant à lui les ressortissants britanniques souhaitant acheter à Chypre nord qu'ils pourraient être poursuivis en justice par les vrais propriétaires dès qu'un règlement à la division de l'île serait intervenu.
Cependant, la position intransigeante du dirigeant chypriote grec Tassos Papadopoulos qui avait appelé à voter contre le plan de réunification proposé par l'Onu a convaincu beaucoup de Chypriotes qu'une solution n'était pas pour demain.
