Banlieues: Jacques Chirac lance la mobilisation
PARIS, 21 nov 2005 (AFP) - Jacques Chirac a lancé lundi la mobilisation sur les banlieues, en recevant les maires de France à qui il a rappelé son attachement à la mise en oeuvre de la loi sur les quotas de logements sociaux dans les communes.
Après avoir reçu le bureau de l'Association des maires de France, M. Chirac a annoncé lundi soir avoir ordonné aux préfets de dresser des "constats de carence d'ici à décembre" sur le pourcentage obligatoire de 20% de logements sociaux dans les communes et demandé que des "pénalités" soient appliquées. La loi Solidarité et Renouvellement urbain de décembre 2000 impose aux communes un minimum de 20% de logements sociaux sous peine de sanctions financières.
"J'ai demandé que les préfets puissent faire les constats de carence nécessaires d'ici le mois de décembre et que les pénalités qui sont prévues par les textes soient appliquées aux communes qui n'auraient pas fait l'effort nécessaire dans ce domaine", a déclaré le chef de l'Etat, jugeant qu'il s'agissait d'un "problème d'équilibre sociologique". M. Chirac a souligné qu'"il est indispensable que cet objectif de 20% de logements sociaux (...) soit atteint et il le sera", tout en reconnaissant l'existence de "problèmes techniques" dans l'application de la loi.
Mardi, il reçoit les partenaires sociaux à l'Elysée avec qui il compte aborder la question de "la diversité et de l'emploi des jeunes issus des quartiers en difficulté". Grève à la SNCF oblige, l'Elysée a pensé à reporter cette réunion, mais y a renoncé, en raison de l'urgence de ce dossier d'intégration, selon l'entourage du président.
Celui-ci devrait souligner à ses interlocuteurs --notamment François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO), Bernard Thibault (CGT), Jacques Voisin (CTFC) et Laurence Parisot (Medef)-- que "le modèle d'intégration français fonctionne massivement", même s'il a échoué dans les quartiers les plus difficiles, selon l'entourage du chef de l'Etat. Nicolas Sarkozy avait, lui, dénoncé samedi une nouvelle fois "la faillite du modèle d'intégration".
M. Chirac devrait aussi, selon son entourage, se prononcer à nouveau contre la politique des quotas à l'embauche. "Quand on porte une vraie attention à ces questions, il n'y a pas besoin de quotas", soulignait son entourage lundi. M. Chirac reçoit ensuite les responsables des chaînes nationales de télévision "sur la représentation à l'antenne de la diversité de la société française". "Les médias doivent mieux refléter la réalité française d'aujourd'hui", avait jugé le chef de l'Etat lundi dernier.