Autostrade/Abertis: ministre italien veut modifications du projet de fusion
Parmi les points problématiques, le ministre des Infrastructures du gouvernement Prodi a cité la présence d'un constructeur espagnol, ACS, au capital de la société qui naîtrait de la fusion, alors que la concession délivrée à Autostrade excluait la présence d'acteurs du BTP au sein de son capital.
Le deuxième problème concerne la gouvernance d'entreprise. Il ne s'agit en effet pas d'une fusion entre égaux, puisque la participation des actionnaires espagnols dans le nouveau groupe serait supérieure à celle de l'unique actionnaire italien Schemaventotto (famille Benetton) et que dans trois ans les Espagnols pourraient devenir majoritaires au conseil d'administration.
Le ministre veut également comprendre si le changement de propriétaire de la société concessionnaire implique ou non une nouvelle procédure d'autorisation de la part de l'ANAS, la société publique italienne qui gère le réseau routier et délivre les concessions aux entreprises d'autoroutes privées.
Selon Il Sole 24 Ore, les déclarations du ministre vont "ouvrir des négociations" entre les autorités publiques et le groupe Autostrade. Le gouvernement Prodi basera aussi sa position sur l'avis de l'ANAS, qui a mis en place une commission d'experts pour examiner la question. Autostrade a convoqué un conseil d'administration le 16 juin pour donner son feu vert à la fusion, tandis que l'assemblée des actionnaires devrait se réunir le 30 juin pour approuver l'opération. L'opération fait face au scepticisme du nouveau gouvernement de centre-gauche italien, qui craint que l'Italie perde le contrôle d'une société gérant la majorité du réseau autoroutier du pays.