Autoroutes: Bercy ne détaille pas l'ampleur des cessions de l'Etat
Le chiffre de 11 milliards correspond en effet exactement à la valorisation aux cours actuels du marché des trois participations de l'Etat: 50,3% des Autoroutes du Sud de la France (ASF), 70% dans les Autoroutes Paris-Rhin-Rhône (APRR) et 75% de la Société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (Sanef).
Un porte-parole du ministère s'est refusé à détailler le calendrier et l'ampleur du désengagement de l'Etat. "Comme l'a indiqué le Premier ministre, la cession de nos participations dans les sociétés d'autoroutes sera poursuivie", a-t-il simplement dit. "Le calendrier n'est pas totalement arrêté", avait indiqué M. Copé mardi.
Il avait toutefois précisé que le produit des cessions serait affecté "pour 1 milliard d'euros à l'agence de financement des infrastructures de transports (AFIT) et pour 10 milliards au désendettement".
Le Premier ministre Dominique de Villepin avait annoncé une relance surprise de la privatisation des autoroutes dans sa déclaration de politique générale, sans donner le calendrier des privatisations, l'ordre de priorité ou même les participations résiduelles que l'Etat conserverait dans chacune des sociétés.
Une part du produit de ces cessions ira "notamment" au financement des infrastructures de transport via l'agence de financement des infrastructures de transports (Afit), avait indiqué le Premier ministre. La répartition des produits de cession évoquée par M. Copé a été critiquée à demi-mot par certains membres de la majorité. Le député UMP Hervé Mariton avait ainsi souhaité mardi un effort supplémentaire en matière de dépenses d'infrastructures.
"Lorsqu'on nous parle d'un milliard pour l'Afit au titre des privatisations d'autoroutes, on aimerait que cela soit plus, tout en partageant l'enjeu du désendettement", avait-t-il déclaré.
En 2003, Matignon avait dû trancher le débat lors du Comité interministériel d'aménagement et de développement du territoire (CIADT) car la question d'une éventuelle privatisation des autoroutes opposait alors vivement le ministère des Transports et celui des Finances depuis des mois.
Bercy voulait une privatisation, contrairement aux Transports qui avançaient que les dividendes fructueux des sociétés d'autoroutes, grâce aux péages, assureraient une recette substantielle à l'Etat. Elles devaient d'ailleurs constituer une source de financement pérenne de l'Afit.