Assurance/automobile: les mutuelles refusent une immixtion du gouvernement
"Il n'est pas raisonnable que les assureurs soient régulièrement convoqués pour leur dire ce qu'il faut faire", a ajouté M. Havis. Après plusieurs mois de discussions, les assureurs s'étaient engagés début 2004 auprès du gouvernement et des associations de consommateurs à répercuter sur les primes la baisse du nombre d'accidents de la route observée depuis 2003. Selon l'Insee, les cotisations ont reculé de 2% en 2005.
M. Havis a également fait part de ses "inquiétudes" après le passage du cyclone Katrina aux Etats-Unis sur le prix de la couverture catastrophe naturelle des réassureurs (assureurs des assureurs) envers les assureurs. "Il y aura forcément des conséquences pour les assureurs mais il faudra vraiment de très fortes augmentations pour en voir la répercussion dans les tarifs des particuliers en France", a-t-il relativisé.
"Dilué par contrat, c'est assez insensible", a-t-il précisé. La France dispose depuis 1982 d'un régime spécifique de couverture des catastrophes naturelles bénéficiant de la garantie illimitée de l'Etat. Mais une réforme de ce dispositif est en cours d'élaboration pour en assurer la pérennité.
Une surprime de 12%, fixée par la législation, est appliquée à l'ensemble des contrats de multi-risques habitation pour financer le dispositif. Une hausse de cette surprime "n'est pas d'actualité", a assuré M. Havis. Il a par ailleurs précisé que l'activité des mutuelles au premier semestre 2005 avait été "plutôt bonne" avec 370.000 nouveaux sociétaires (net de résiliation). Selon lui, sur la même période, la collecte en assurance vie a augmenté de l'ordre de 20% (+13% pour le secteur) et, en assurance dommages, le chiffre d'affaires a progressé de 2 à 2,5% en automobile (+0,5% pour le secteur) et "au-delà de 4%" en habitation (+2% pour le secteur).
En revanche, les mutuelles ont assisté au "très, très, très lent développement" du Plan d'épargne retraite populaire (Perp), créé par la réforme des retraites d'août 2003 pour permettre aux Français de préparer un complément de revenus pour leur retraite. Sa commercialisation a débuté en avril 2004. "Manifestement, l'usine à gaz est invendable. (...) Le stock dort", a-t-il relevé.
En avril, la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) avait anticipé un ralentissement de l'ouverture de Perp à 700.000 en 2005, contre 1,27 million en 2004.