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Assurance/automobile: les mutuelles refusent une immixtion du gouvernement

Publié le 16 septembre 2005

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PARIS, 15 sept 2005 (AFP) - Les mutuelles d'assurances refuseront toute "immixtion" des pouvoirs publics dans la fixation des primes automobiles pour 2006, contrairement à 2005 où elles avaient dû s'engager à pratiquer une baisse, a prévenu jeudi Daniel Havis, président du Gema, lors d'une conférence de presse.
"Nous ne souhaitons pas que le gouvernement réitère l'immixtion qu'il s'est autorisé l'an dernier. Les tarifs d'assurance sont libres. (...) Nous refuserons de prendre un quelconque engagement pour nos mutuelles qui fixeront elles-mêmes leurs tarifs", a précisé le président du Groupement des entreprises mutuelles d'assurances (Matmut, Maif, Macif, etc).

"Il n'est pas raisonnable que les assureurs soient régulièrement convoqués pour leur dire ce qu'il faut faire", a ajouté M. Havis. Après plusieurs mois de discussions, les assureurs s'étaient engagés début 2004 auprès du gouvernement et des associations de consommateurs à répercuter sur les primes la baisse du nombre d'accidents de la route observée depuis 2003. Selon l'Insee, les cotisations ont reculé de 2% en 2005.

M. Havis a également fait part de ses "inquiétudes" après le passage du cyclone Katrina aux Etats-Unis sur le prix de la couverture catastrophe naturelle des réassureurs (assureurs des assureurs) envers les assureurs. "Il y aura forcément des conséquences pour les assureurs mais il faudra vraiment de très fortes augmentations pour en voir la répercussion dans les tarifs des particuliers en France", a-t-il relativisé.

"Dilué par contrat, c'est assez insensible", a-t-il précisé. La France dispose depuis 1982 d'un régime spécifique de couverture des catastrophes naturelles bénéficiant de la garantie illimitée de l'Etat. Mais une réforme de ce dispositif est en cours d'élaboration pour en assurer la pérennité.

Une surprime de 12%, fixée par la législation, est appliquée à l'ensemble des contrats de multi-risques habitation pour financer le dispositif. Une hausse de cette surprime "n'est pas d'actualité", a assuré M. Havis. Il a par ailleurs précisé que l'activité des mutuelles au premier semestre 2005 avait été "plutôt bonne" avec 370.000 nouveaux sociétaires (net de résiliation). Selon lui, sur la même période, la collecte en assurance vie a augmenté de l'ordre de 20% (+13% pour le secteur) et, en assurance dommages, le chiffre d'affaires a progressé de 2 à 2,5% en automobile (+0,5% pour le secteur) et "au-delà de 4%" en habitation (+2% pour le secteur).

En revanche, les mutuelles ont assisté au "très, très, très lent développement" du Plan d'épargne retraite populaire (Perp), créé par la réforme des retraites d'août 2003 pour permettre aux Français de préparer un complément de revenus pour leur retraite. Sa commercialisation a débuté en avril 2004. "Manifestement, l'usine à gaz est invendable. (...) Le stock dort", a-t-il relevé.

En avril, la Fédération française des sociétés d'assurance (FFSA) avait anticipé un ralentissement de l'ouverture de Perp à 700.000 en 2005, contre 1,27 million en 2004.

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