Accord pour la construction de l'oléoduc Bourgas-Alexandroupolis
"La construction de l'oléoduc augmentera l'importance géostratégique de toute la région des Balkans et des pays de la mer Caspienne et de la mer Noire", a souligné le ministre grec du Développement, Dimitris Sioufas.
Envisagé depuis 13 ans, ce projet a été ajourné à plusieurs reprises, Moscou ayant émis des doutes quant à son efficacité économique et refusé en juin 2004 de signer un premier protocole d'accord avec la Grèce et la Bulgarie.
La Russie a toutefois surmonté ses réserves au vu "des pertes représentées par la saturation des détroits du Bosphore et des Dardanelles ainsi que par la limitation de leur capacité future pour des raisons écologiques", selon M. Tserovski.
Mais Moscou ne garantira pas une livraison minimale de 11 à 15 millions de tonnes de pétrole par an souhaitée par Sofia et Athènes et "ne participera pas au financement du projet", laissant cela au secteur privé, a déclaré le ministre russe de l'Energie, Victor Christenko.
Les trois pays doivent constituer une compagnie de réalisation du projet qui évaluera les offres de compagnies prêtes à y participer, a précisé M. Tserovski, ajoutant que British Petroleum (Grande-Bretagne) et Lukoil (Russie) avaient été associés aux études préliminaires. Le projet Bourgas-Alexandroupolis est en concurrence avec un projet d'oléoduc Albanie-Macédoine-Bulgarie du consortium américain AMBO qui prévoit de relier le port de Bourgas en Bulgarie à la côte albanaise de l'Adriatique.
"La Bulgarie édifiera à Bourgas des infrastructures offrant aux deux projets des conditions égales", a assuré M. Tserovski. "Il y a assez de pétrole pour les deux oléoducs et ils seront tous deux rentables en raison des exigences écologiques toujours grandissantes dans les détroits de Turquie", a-t-il dit.
D'une longueur de 912 km et d'un coût de 1,2 milliards de dollars (920 M EUR), l'oléoduc Albanie-Macédoine-Bulgarie aura une capacité de 35 millions de tonnes par an et doit être réalisé d'ici quatre ans par AMBO.