Élargissement du PTZ : les constructeurs attendent les critères d’éligibilité
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Pouvez-vous présenter brièvement Domexpo ?
Fabien Cuminal : Domexpo c'est une association de constructeurs qui se sont réunis il y a quelques décennies pour pouvoir présenter leurs maisons dans des villages exposition aux quatre points cardinaux de la région parisienne. Nous avons quatre villages qui sont situés à Coignières (78), Baillet-en-France (95), Meaux (77) et La Ville-du-Bois (91). Sur les quatre villages, 18 marques sont représentées, et il y a une trentaine de pavillons d’exposition qui sont renouvelés tous les 3-4 ans, en fonction des changements de réglementations.
Comment accueillez-vous l’élargissement du PTZ dans le cadre du budget 2025 ?
F.C. : C’est plutôt une très bonne nouvelle, parce que le marché de la maison individuelle a subi deux années de perte. Entre 2022 et 2023, on a eu -48 % en région parisienne, puis -20,6 % entre 2023 et 2024. On est dans un marché qui est très compliqué depuis deux ans, et principalement suite à l'arrêt du PTZ dans ce métier.
Depuis l’adoption de la loi de finances 2025, la demande de contacts a doublé en 15 jours chez Domexpo. Donc ce sont des feux bien verts pour l’avenir.
Pour autant, tous ces gens restent attentistes car on ne pourra pas se baser sur des simulations financières ni déposer de prêt avant avril. Certes, la loi de finances est votée, mais il n’y a pas de grille d’éligibilité qui est sortie pour le moment.
On sait que ce PTZ sera ouvert à toutes les zones, donc ça c’est très positif. Mais quels seront les critères de revenus donnant l’éligibilité à ce PTZ ? On ne les connaît pas pour l’instant. Tant que les critères d’acceptation ne sont pas définis, on est toujours à l’arrêt.
En région parisienne, l’ancienne version du PTZ ouvrait le droit à 70 000 € en moyenne. En fonction des revenus, cela allait de 25 000 à 130 000 €.
Or, 70 000 euros, cela change radicalement le projet. Cela va redonner de la solvabilité à certains prospects qui ne pouvaient plus acheter sans PTZ. Et puis ça va donner la possibilité à d’autres, qui refusaient un certain éloignement, de se rapprocher de leur lieu de travail. À partir du moment où on peut mettre un peu plus d’argent dans le terrain, on va pouvoir se rapprocher de Paris ou de la petite couronne parisienne. Avec 70 000 €, parfois on gagne une heure de transport le matin et une heure de transport le soir.
Quelles sont vos prévisions pour 2025, si les conditions que l’on vient d’évoquer sont bien réunies ?
F.C. : Il devrait y avoir une amélioration. On pense que ce qui est proposé là actuellement devrait effectivement apporter une remontée progressive de l'activité. On estime qu’on devrait enregistrer une hausse de 10 à 15 % des ventes.
Après on ne va pas revenir à des résultats qu’on a pu faire en 2022, par exemple. Et puis ça ne serait pas sain. Cela avait quand même été difficile à gérer cet afflux de clientèle à cette période-là. Et puis on a bien vu que les industriels n’ont pas forcément suivi, donc il y a eu des ruptures de stock de matériaux et des hausses de prix très importantes.
Avez-vous des inquiétudes concernant la loi ZAN dans les mois ou années à venir ? Pourrait-il y avoir une hausse des prix du foncier ?
F.C. : Sincèrement non, parce que des terrains à bâtir, il y en a. Quand il y a trop de terrains à bâtir, on a plutôt du mal à vendre finalement. C’est vrai que la région parisienne est un peu particulière sur ce sujet-là, parce que le Francilien ne demande pas d’avoir une grande parcelle. Un terrain de 250-300 m2, ça lui va bien. On a la possibilité, dans les règlements d’urbanisme de la région parisienne, de densifier de façon correcte.
Propos recueillis par Claire Lemonnier
Photo de une : Fabien Cuminal