Bâtiment en Île-de-France : la crise s’installe durablement
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Alors que 2024 s’achève, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) Grand Paris Île-de-France dresse un bilan préoccupant du secteur.
Un secteur fragilisé par les JO et une conjoncture défavorable
L’organisation des Jeux Olympiques 2024 a pesé sur l’activité du bâtiment francilien. « Peu impliquées dans les chantiers olympiques, nos entreprises ont dû faire face à des restrictions sévères », explique Edouard Durier, vice-président en charge des affaires économiques de la FFB Grand Paris Île-de-France. Interdictions de travaux sur la voirie, difficultés d’accès aux chantiers et reports de projets ont freiné la dynamique du secteur.
Le marché du logement neuf est en berne : -19 % de mises en chantier, -10 % d’autorisations de construire et -43 % de mises en vente en Île-de-France (contre 38 % au niveau national).
L’entretien-rénovation subit, lui aussi, une forte pression concurrentielle. « Les entreprises du neuf, en difficulté, se rabattent sur la rénovation, entraînant une guerre des prix qui fragilise les acteurs historiques », souligne-t-il.
2025 : une année sous tension ?
« Depuis 2019, la région connaît une chute continue, et nous n’entrevoyons pas de reprise », alerte M. Durier, qui précise que la situation devrait continuer de se dégrader en 2025, avec une nouvelle baisse prévue de 15 % des mises en chantier.
Les défaillances d’entreprises explosent (+49 % en un an), menaçant l’emploi, notamment dans l’intérim (-13,5 %). Par ailleurs, l’approche des élections municipales en 2026 et présidentielles en 2027 freine les investissements. « Les collectivités et promoteurs hésitent à lancer de nouveaux projets dans ce contexte d’incertitude », déplore le vice-président.
Les restrictions de circulation à Paris aggravent également la situation. Entre la Zone à Trafic Limité, l’interdiction des Crit’Air 3 et l’augmentation des tarifs de stationnement, la logistique des chantiers devient un casse-tête. « La future voie réservée sur le périphérique pourrait encore aggraver les embouteillages et les surcoûts pour nos entreprises », regrette-t-il.
Le projet de loi de finances 2025 apporte quelques avancées, comme le maintien du PTZ universel jusqu’en 2027, la défiscalisation des donations et le budget conservé pour MaPrimeRénov’. Mais pour la FFB, cela reste insuffisant. « Sans actions fortes et immédiates, 2025 pourrait marquer une nouvelle étape critique pour le bâtiment francilien », plaide la FFB Grand Paris Île-de-France.
Marie Gérald
Photo de Une : Adobe Stock