Artisanat du bâtiment en AuRA : l’activité a pâti de l’instabilité politique au T4 2024
En ce début d’année, la CAPEB Auvergne-Rhône-Alpes (AuRA) dévoile les résultats de son enquête trimestrielle.
Au quatrième trimestre 2024, 51 % des chefs d’entreprise artisanale du bâtiment de la région AuRA ont trouvé l’activité difficile, voire très difficile, soit 11 points de plus qu’au trimestre précédent.
Dans le détail, les métiers les plus touchés sont les agenceurs-cuisinistes, les entreprises travaillant dans les énergies renouvelables, les entreprises de plâtrerie-isolation, de travaux publics, et de tous corps d’état.
Côté départements, l’Isère, l’Ardèche, le Puy-de-Dôme, l’Ain et le Rhône sont particulièrement impactés par ces difficultés.
Une instabilité politique nocive pour l’activité du bâtiment
D’après la confédération régionale, l’instabilité politique de ces derniers mois a également desservi l’activité des artisans du bâtiment, avec 30 % d’entreprises ayant une visibilité sur les carnets de commandes inférieure à 1 mois.
Parallèlement, le nombre d’entreprises ayant une visibilité supérieure à 2 mois est encore en baisse de 4 points, après -5 points le trimestre précédent.
D’un point de vue économique, la situation des entreprises artisanales du bâtiment reste plutôt stable en région AuRA. Les marges et le chiffre d’affaires se stabilisent respectivement pour 73 % et 69 % des entreprises. Toutefois, le chiffre d’affaires est en baisse pour 22 % d’entre elles, soit +3 points par rapport au trimestre précédent.
Selon la CAPEB, le contexte politique et économique actuel n’incite pas les entreprises du bâtiment à recruter. Elles sont 87 % à vouloir stabiliser leur effectif, contre seulement 13 % qui cherchent à embaucher.
«Depuis plusieurs mois, l’instabilité et les incertitudes politiques suspendent certains pans de nos activités, qui se traduit notamment, comme nous le constatons dans cette dernière note de conjoncture, par l’attentisme des entreprises à recruter. Nous nous retrouvons devant un paradoxe de vouloir convaincre des jeunes de l’intérêt des métiers de l’artisanat du BTP, d’œuvrer pour les conduire vers une formation de qualité… et de ne pouvoir les recruter », regrette ainsi Dominique Guiseppin, président de la CAPEB AuRA.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock