(Vidéo) Restauration de la dernière poêle à sel française
En 2010, la Fondation du Patrimoine et la Fondation EDF se sont associées pour la sauvegarde de la poêle à sel de la Grande Saline de Salins-les-Bains, qui rendait possible la récupération de sel à partir d’eau provenant des sources de la Saline, et dont la restauration a été inaugurée en 2011. La sauvegarde de cet élément de patrimoine industriel permet aujourd’hui aux visiteurs de mieux comprendre le dur métier de saunier.
Aujourd'hui, le musée du Sel et les Salines nous offrent un témoignage unique de l’histoire millénaire de l'exploitation du sel en Franche-Comté.
Extraction du sel par évaporation
La visite des Salines débute dans les monumentales galeries souterraines. Abritées sous des voûtes en plein cintre, elles relient deux puits équipés de système de pompage, toujours en état de marche, qui permettaient de puiser l'eau salée à travers le banc de sel gemme. Suivant le fil de la matière, le visiteur accède ensuite à la salle des poêles où l'eau était chauffée pour en extraire le sel après évaporation. Cet espace abrite d'ailleurs la dernière poêle conservée en France ayant servi à la fabrication de sel ignigène (sel obtenu par évaporation au moyen d'une source de chaleur artificielle).
La visite se poursuit par le musée du Sel et un espace dédié au jeune public. Servi par une mise en scène raffinée, le musée du Sel propose également une projection de films et une collection d'objets techniques qui aident à mieux comprendre la dimension millénaire de l'industrie salinière comtoise. Enfin, les Salines de Salins-les-Bains sont intimement liées à la saline voisine d'Arc-et-Senans par un saumoduc de 21 kilomètres de long, construit au XVIIIe siècle pour acheminer la saumure jusqu'à la nouvelle saline royale. Le 27 juin 2009, les deux salines ont été inscrites sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.
La poêle à sel est une installation comprenant une grande cuve rectangulaire métallique surplombée d'une couverture longitudinale à deux pans. Cette dernière est maintenue par une solide charpente composée de dix-neuf poutres, dont dix sont réparties verticalement le long de deux côtés de la cuve, permettant de maintenir les neuf autres horizontales. Une cheminée rectangulaire en bois se trouve au centre de la couverture.
Une restauration archéologique
La restauration de la poêle à sel s’est déroulée en trois phases :
Phase 1 : analyses détaillées de l’état physique et chimique de la poêle, test de nettoyage et protocole de l’intervention ;
Phase 2 : nettoyage par abrasion des couches chlorurées et corrodées suivant les quantités de métal résiduel, consolidation de soutien en sous-œuvre et des abords, consolidation de la charpente et de l’égouttoir ;
Phase 3 : réaménagement des abords et mise en valeur muséographique de la poêle.
Les travaux de restauration de la poêle à sel ont débuté en 2003 pour s’achever en 2010. Ce chantier pilote a été conçu avec le concours du Laboratoire de recherche des monuments historiques et du Centre de recherche et de restauration des musées de France. Il a contribué à la définition d’une méthodologie de restauration des objets avec des méthodes issues de l'archéologie (outils, machines, installations techniques…) du patrimoine industriel.
La Fondation du Patrimoine a apporté un soutien de 30.500 euros à la restauration de la poêle à sel, financé pour moitié grâce à la dotation apportée par la Fondation EDF lors de la création de la Fondation du Patrimoine.
L.P