Vers la suspension sine die des travaux du barrage de Sivens ?
La journée de vendredi s'annonce déterminante s'agissant de l'avenir, à court terme, du projet très contesté de barrage à Sivens dans le Tarn. Cinq jours après le décès sur place du manifestant de 21 ans, Rémi Fraisse, qui fait désormais l'objet d'une information judiciaire, une assemblée départementale doit débattre ce vendredi matin à Albi d'une éventuelle prolongation de la suspension du chantier.
Pour le socialiste Thierry Carcenac, à la tête du conseil général du Tarn depuis 23 ans, cette interruption des travaux visera à « remettre les choses à plat » à la suite de préconisations d'experts mandatés par le gouvernement dans un rapport plutôt critique à l'égard du projet, avait-il confié dans une interview accordée à La Dépêche du Midi.
Selon les informations d'Europe 1, le président du Conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, avait affirmé mardi que les travaux devraient être suspendus vendredi suite à un vote. Le chef de file des sénateurs écologistes, Jean-Vincent Placé, avait en effet indiqué à la chaîne mardi soir avoir eu une conversation téléphonique avec ce dernier : « il m'a confirmé que les travaux étaient suspendus a minima jusqu'à l'assemblée départementale du Tarn qui a lieu vendredi. »
Et le sénateur de poursuivre auprès de l'AFP : « Thierry Carcenac m'a même indiqué qu'il allait demander aux conseillers généraux du Tarn de prendre la décision de suspendre les travaux sine die pour rediscuter avec l'ensemble des parties prenantes au dossier en tenant compte du rapport d'expertise qui a été diligenté par le ministère de l'Ecologie et qui est, il faut le dire, très négatif, dévastateur même. »
Si Europe 1 a indiqué dans un communiqué que cette information avait été « confirmée par l'intéressé », le président du Conseil général du Tarn n'avait pas souhaité confirmer ou commenter les propos rapportés par Jean-Vincent Placé auprès de l'AFP, mais aurait précisé à La Dépêche du Midi qu'il envisageait, certes, de « suspendre les travaux mais en aucun cas sine die » (de manière indéfinie), comme l'avait affirmé son collègue au Sénat,l'écologiste Jean-Vincent Placé.
Plus que jamais, le devenir du projet contesté depuis 2011 par des associations locales en raison de son impact sur l'environnement avec la destruction de treize hectares de zones humides, conserve sa part de mystère. A suivre...
A. LG
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