Un référendum prévu le 26 juin sur l'aéroport Notre-Dame-des-Landes
aux besoins, la ministre de l'Ecologie a annoncé un référendum sur le sujet le 26 juin. La consultation sera limitée au seul département de Loire-Atlantique. Le projet controversé de transfert de l'aéroport de Nantes est toujours « la meilleure solution », pour Matignon.
« Le projet, fruit d'une conception ancienne, est surdimensionné », selon le constat dressé par trois ingénieurs généraux, chargés à la mi-janvier d'examiner les alternatives ou solutions « complémentaires » à ce projet.
Leur rapport, remis à la ministre de l'Environnement Ségolène Royal, s'appuie sur de nombreuses études déjà réalisées. Dans leur synthèse d'une soixantaine de pages, ils ont étudié les autres sites possibles avant d'admettre que le choix de
Notre-Dame-des-Landes « apparaît encore comme un compromis acceptable, malgré des difficultés à ne pas sous-estimer ».
« Les différents scénarios étudiés se résument, après analyse critique, en un choix entre une modernisation de Nantes Atlantique et un aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes redimensionné à une seule piste au lieu des deux prévues », ajoutent-ils.
Modernisation ou redimensionnement ?
« Au lieu d'un projet à deux pistes de 3 600 m, dont l'une à 60 m de largeur, qui était celui d'un aéroport à vocation intercontinentale, la mission suggère de retenir un projet à une seule piste de 2 900 m de longueur et 45 m de largeur, jugée suffisante pour les besoins d'un trafic essentiellement intra-européen », détaille le rapport.
Une hypothèse balayée très vite par Matignon, « le rapport ne se prononce pas sur la faisabilité juridique » de cette option. D'autant qu'il faudrait alors prévoir d'éventuels dédommagements à verser à Vinci en cas d'abandon du projet.
Reste une autre possibilité, celle de transformer l'actuel aéroport Nantes Atlantique. Si « l'agrandissement de l'aérogare est possible et la rénovation de la piste est nécessaire », soulignent les auteurs du rapport, « les questions de bruit resteraient prégnantes ». Et la nécessité de maintenir l'aéroport ouvert pendant les travaux pourrait « peser sérieusement » sur les coûts.
Le site de NDDL « meilleure » option pour Matignon
Quelques heures après la publication de ce rapport, Matignon en a conclut qu'il « valide la pertinence du projet » et que le site de Notre-Dame-des-Landes est « la meilleure solution pour le transfert de l'aéroport ».
Pour prendre en compte les perspectives de croissance « très élevées et plus fortes que prévues » du trafic aérien à Nantes (cap des 5 millions de passagers franchi en 2020, et 6 millions en 2025) avec une « saturation totale » de l'aéroport actuel « à l'horizon 2023 », « la mission a étudié l'hypothèse d'un agrandissement de l'aéroport actuel », admet Matignon.
Mais un agrandissement « aurait pour effet d'aggraver les nuisances sonores subies par les habitants de la Métropole de Nantes et aurait un fort impact sur l'environnement. De plus, il aurait un coût très élevé et entraînerait des contraintes d'exploitation très difficilement surmontables pendant les travaux », estime le communiqué.
Nourrir le débat
Dans tous les cas, ce texte vise à « nourrir le débat », selon le ministère de l’Écologie, qui rejoint Matignon sur l'aspect « utile » de cette contribution « pour éclairer les citoyens », en vue du référendum local promis par François Hollande.
« La consultation, elle va se faire. Elle est prévue pour le 26 juin », a assuré la ministre de l’Écologie Ségolène Royal. « Donc, tout le monde va pouvoir se saisir de ce rapport et pouvoir s'exprimer sur la meilleure solution pour concilier l'équipement et le développement économique ».
« L'idée de ce rapport, malgré les critiques, est de regarder à fond, en vérité, et de façon impartiale, les alternatives, et répondre à toutes les objections pour renouer le dialogue », a ajouté Ségolène Royal.
Le Premier ministre Manuel Valls avait indiqué mi-mars que la consultation serait limitée au seul département de Loire-Atlantique, un choix considéré par les opposants comme plus favorable à l'adoption du projet mené par le géant des travaux publics Vinci.
Manuel Valls espérait alors un début des travaux de l'aéroport en octobre 2016.
C.T (avec AFP)