Rocade de Strasbourg : après la suspension d’un permis d’aménagement, les manifestations se poursuivent
Un dossier environnemental inexistant
Parmi elles, Alsace Nature, notamment, a remporté une première victoire après la décision du tribunal administratif local de suspendre le permis d’aménagement d’un viaduc de 470 mètres initialement situé sur le tracé de la rocade. Les juges avaient notamment souligné l’absence « d’étude d’impact actualisée » et « d’avis définitif » des Bâtiments de France.« Les insuffisances du dossier en termes d’études d’impact ont été mises au jour », s'était réjoui Maurice Wtinz, vice-président d’Alsace Nature. « Mais cette décision ne remet malheureusement pas en cause l’abattage des arbres [nécessaire à la construction du projet, ndlr] qui va continuer ».
En revanche, aucune inquiétude du côté d’Arcos, concessionnaire de l’autoroute et filiale de Vinci, qui a rappelé dans un communiqué que « l’arrêté suspendu, dont la légalité n’a pas été jugée au fond, ne concerne pas les travaux en cours, et n’entraîne donc pas l’arrêt du chantier ».
« Non au Grand Contournement Ouest »
Pour autant, les opposants au projet n’en démordent pas et ont organisé samedi dernier une manifestation de grande envergure à Kolbsheim. Entre 950 et 1 900 personnes (selon les sources) ont ainsi répondu à cet appel à défiler pour protester contre le contournement autoroutier et ses conséquences sur l’environnement.« Nous nous opposons à un projet d’un autre âge, un massacre de la nature », a déclaré Dany Karcher, maire de la commune. « Tant que le béton n’est pas coulé, il faut qu’on empêche la construction de ce couloir à camions », a rajouté son conseiller Lucien Kratz.
Tous les regards sont à présent tournés vers le tribunal administratif de Strasbourg, où l’arrêté préfectoral délivré à Arcos a récemment fait l’objet d’une requête en référé. Il faudra attendre mercredi pour enfin connaître la décision des juges.
F.C (avec AFP)
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