Rénovation énergétique : quelles stratégies adoptées par les villes moyennes ?
Après avoir publié des notes sur le Zéro Artificialisation Nette (ZAN) des sols, la Fabrique de la Cité en dévoile une nouvelle concernant la rénovation énergétique, et s’intéressant à des villes moyennes exemplaires en termes d’accélération du rythme de rénovation.
Intitulée « Rénovation énergétique : stratégies pour un changement d’échelle avec les villes moyennes », cette note a été rédigée par Nicolas Desquinabo, expert indépendant en évaluation des politiques publiques, qui a notamment dirigé des évaluations dans le domaine de l’habitat, dont l’évaluation nationale du programme Habiter Mieux (2016-2017), ou encore l’évaluation nationale des opérations sur les copropriétés (2017-2018).
Avec la Fabrique de la Cité, l’auteur s’est intéressé aux stratégies ayant permis d’accélérer le rythme des rénovations performantes dans les villes moyennes. Pour réaliser son analyse, Nicolas Desquinabo s’est appuyé sur les spécificités de programmes conduits dans 62 villes moyennes allant de 40 000 à 140 000 habitants, situées dans 8 régions différentes (or Île-de-France). Parmi les villes étudiées, on retrouve notamment Mont-de-Marsan, Redon, ou encore Besançon.
Politiques locales : miser sur l’accompagnement et les aides
Selon l’auteur, les aides locales visant à financer le reste à charge, et à accompagner les votes pour la rénovation énergétique des grandes copropriétés, ou à appliquer et compléter les outils coercitifs contre l’habitat indigne, ont été un succès dans certaines villes.
Dans la vallée de la Bruche, où 42 % des résidences principales datent d’avant 1946 (contre 25 % en France), des aides complémentaires à l’ANAH sont proposées pour aider les propriétaires occupants et bailleurs à rénover leurs maisons, avec un complément pouvant atteindre jusqu’à 16 000 € pour les rénovations « lourdes ».
Le programme mis en place a ainsi permis de multiplier par 3,5 le rythme des rénovations performantes de maisons, et par 20 le rythme des rénovations « lourdes ». À noter également que les rénovations entreprises par des bailleurs sont 15 fois supérieure à la moyenne nationale.
À Mulhouse et à Chalon-sur-Saône, la mise en place d’un accompagnement pour le vote de travaux de rénovation énergétique dans les grandes copropriétés et d’aides supplémentaires a permis d’accélérer de 3 à 5 le rythme annuel de rénovations performantes par rapport à la moyenne nationale.
Autre exemple à Valenciennes, où l’application d’outils coercitifs contre l’habitat dégradé (obligation de rénovation) a permis d’accélérer de 10 fois le rythme par rapport à la moyenne nationale. L’agglomération forme par ailleurs des référents « habitat indigne » et propose depuis 2020 une assistance gratuite aux visites.
Pour consulter l’intégralité des initiatives et de la note, c’est ici.
Claire Lemonnier
Photo de une : Adobe Stock