Rénovation énergétique : des collectivités encore peu engagées
Les collectivités sont de ce fait bien placées pour engager des opérations d’économie d’énergie d’autant plus qu’elles doivent faire face à la hausse du coût de l’énergie et à la réduction de leurs ressources financières, et donc maîtriser au mieux leur facture associée aux parcs de bâtiments et d’équipements publics.
Mais si le potentiel d’économie est « important », les collectivités sont-elles vraiment engagées en faveur de la transition énergétique ? Selon un rapport publié ce jeudi par quatre organismes représentant les entreprises de la gestion de l'énergie dans les bâtiments (SERCE, FFIE, GESEC et Gimelec), on est encore loin du compte.
En effet, parmi les 70 entretiens réalisés auprès de collectivités, d’EPCI, de structures associatives et d’organismes financiers, 40% des collectivités font de la transition énergétique une priorité publique, ou mettent en œuvre une politique volontariste, tandis que 60% des répondants sont « non engagés » ou « attentistes ».
Ainsi, le parc de bâtiments et les réseaux d’éclairage public « sont aujourd’hui loin d’être optimisés », pourtant « les bâtiments communaux représentent près de 76% de la consommation d’énergie d’une commune ! », s’exclame le syndicat des entreprises de génie électrique et climatique (SERCE).
4 freins à la transition énergétique des collectivités
Dans leur étude, le SERCE, la FFIE, le Gesec et le Gimélec ont déterminé « 4 grands freins qui ralentissent l’engagement des collectivités dans la transition énergétique ».Les entreprises citent tout d’abord le facteur financier : les collectivités sont confrontées à la baisse des dotations et à la montée de nouvelles dépenses. Elles réduisent donc leurs investissements.
Vient ensuite les compétences techniques des collectivités locales qui sont « très hétérogènes ». Si certaines collectivités s’appuient sur « des services très développés », d’autres ne disposent « que de compétences limitées ».
Troisième frein, la méconnaissance du parc de bâtiments et de leurs consommations énergétiques. « Aujourd’hui, un nombre important de collectivités ne peut pas pleinement jouer son rôle de maître d’ouvrage, qui suppose une bonne connaissance de la situation actuelle et des gains potentiels », souligne l’étude.
Enfin, le manque d’engagement des collectivités peut s’expliquer par la « volonté politique » : les élus tendent naturellement à répondre aux demandes exprimées par leurs administrés, qui demeurent aujourd’hui prescripteurs dans ce domaine, estime le rapport.
Un outil d’auto-évaluation en ligne
L’étude propose bien sûr une liste de bonnes pratiques à destination des collectivités et présente aussi un outil d’auto-évaluation en ligne pour permette aux communes de mieux apprécier leur engagement en matière de transition énergétique : www.quiz-energiedescommunes.frParmi les facteurs clés cités on retrouve une meilleure connaissance du parc de bâtiments, l’affectation de ressources spécifiques à la conduite de la transition énergétique, la mutualisation des ressources et des actions, des modes de management plus transverses ou encore la communication comme facteur de réussite.
R.C
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