Prison ferme pour l'incendie de L'Haÿ-les-Roses

Applaudissements ironiques, assortis de "Vive la justice", puis cris et hurlements : à l'énoncé du verdict, les familles des victimes ont clamé leur colère face à une décision qui équivaut à "une incitation à mettre le feu", selon la soeur d'une victime. Portant pour certains un tee-shirt à l'effigie de leurs disparus, les proches des victimes s'étaient élevés contre des réquisitions très en-deçà de leurs espoirs, mais jugées sévères par la défense.
Non-conformité du bâtiment
Face à cette "haine", les avocats des trois jeunes accusées, dont deux étaient mineures au moment du drame et une majeure depuis deux mois, avaient rappelé que la justice devait juger en fonction des faits. Les accusées ont "certes mis le feu" à la boîte aux lettres d'une adolescente avec laquelle elles ne s'entendaient plus, dans la nuit du 3 au 4 septembre 2005, mais elles n'ont "pas voulu la mort" de ces personnes, ont martelé leurs avocats.
L'incendie de la boîte aux lettres avait provoqué un sinistre qui avait ravagé le hall de la tour de 18 étages, sans s'étendre aux autres niveaux. Mais une épaisse fumée toxique s'était répandue dans les parties communes, faisant 18 morts, dont trois enfants, tous victimes d'intoxication et retrouvés dans la cage d'escalier. Deux expertises, contestées par le bailleur social Immobilière 3 F, propriétaire de la tour, ont relevé plusieurs non-conformités en matière de sécurité incendie dans le bâtiment, qui pourraient avoir aggravé le sinistre.
Laurent Perrin (source AFP)