LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax : des travaux « d'utilité publique et urgents »
Par conséquent, dans ces zones, les expropriations nécessaires devront être réalisées dans un délai de quinze ans maximum. « Le maître d'ouvrage devra, s'il y a lieu, remédier aux dommages causés aux exploitations agricoles », est-il précisé.
Sont notamment concernées par les travaux des LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax, les communes de Saint-Médard-d'Eyrans (Gironde), Saint-Jory (Haute-Garonne) et Saint-Vincent-de-Paul (Landes).
Cette annonce a provoqué la réaction du Cade, un collectif d'associations qui s'oppose à cette ligne. « Alors que les finances publiques sont exsangues, que la France croule sous les déficits, que l'entreprise SNCF affiche un déficit abyssal de 50 milliards d'euros, que la mise en service de la LGV Tours-Bordeaux sera déficitaire pour l'opérateur ferroviaire, l'Etat coupé des réalités économiques, n'écoute plus les citoyens et continue de valider des projets inutiles et ruineux », a-t-il souligné.
Il prévient l'Etat, en agissant ainsi, qu'il « prend la responsabilité d'ouvrir de nouveaux lieux de résistance et de contestation à l'image de celui de Notre-Dame des Landes ».
Environ 200 personnes, dont certaines ayant acheté collectivement un terrain sur le futur tracé pour retarder le processus d'expropriation, se sont réunies samedi dans le sud de la Gironde pour exprimer leur opposition au
futur chantier.
Une facture globale de 8,3 milliards d'euros
A l'inverse, les deux présidents socialistes des régions concernées, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes et Languedoc Roussillon-Midi-Pyrénées, ont salué la déclaration d'utilité publique du projet.
« En lui accordant aujourd'hui le feu vert, le gouvernement prépare le grand Sud-Ouest du XXIème siècle, au bénéfice de ses habitants, de son économie, de son attractivité et de son rayonnement en Europe et dans le monde », estiment dans un communiqué commun Alain Rousset et Carole Delga, pour lesquels le projet représentera un « accélérateur de croissance pour nos territoires ».
« Il faut à présent anticiper le financement de cette grande infrastructure nationale qui assurera, au niveau européen, la connexion du réseau de la péninsule ibérique », ajoutent les deux présidents citant comme sources de financement possibles le « grand emprunt, le Plan Junker (plan d'investissement européen, ndlr) ou toute autre solution innovante » en faveur d'un « équipement public fait pour traverser les siècles ». Le coût des nouvelles lignes est estimé à 8,3 milliards d'euros.
Les deux élus se disent également « déterminés à tout mettre en œuvre afin que les délais de mise en service prévus pour les sections Bordeaux-Toulouse en 2024, Bordeaux-Dax en 2027 et Dax-Espagne en 2032 soient respectés ».
Pour rappel, le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, avait annoncé le 26 septembre que le gouvernement avait validé la réalisation de ces deux LGV dans le cadre du Grand projet ferroviaire du Sud-Ouest (GPSO), et ce malgré l'avis négatif, à caractère consultatif, rendu par la commission d'enquête publique.
Il avait alors saisi le Conseil d'Etat pour avis qui a validé le 25 mai le projet de décret.
C.T (avec AFP)
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