Les travaux du projet de Center Parcs à Roybon, suspendus
Le juge a estimé qu'un doute existait « quant à la suffisance des mesures prévues par l'arrêté pour compenser la destruction de zones humides qu'entraînera la réalisation du projet », ces destructions étant l'un des motifs de mobilisation des opposants au projet.
De même, le juge a « considéré qu'un doute existait sur la légalité » du premier arrêté, « en raison de l'absence de saisine de la Commission nationale du débat public sur le projet de Center Parc, laquelle est obligatoire pour les équipements touristiques dont le coût estimatif excède 300 millions d'euros ».
En revanche, le juge des référés a rejeté les trois recours visant l'arrêté préfectoral du 16 octobre 2014 autorisant la destruction d'espèces protégées et de leurs habitats, en estimant qu'aucun doute sérieux ne pesait sur sa légalité.
Entamé le 20 octobre, le défrichement a déjà porté sur 40 hectares de forêt. Mais il était bloqué depuis début décembre par des militants « zadistes » qui occupent une maison à proximité du site.
En tout, quatre recours avaient été déposés contre les deux arrêtés. Trois des quatre recours formés par des associations visaient le second arrêté. Un quatrième, déposé par la Fédération pour la pêche de la Drôme, s'attaquait au premier arrêté.
Une « victoire du droit » pour EELV
Dans un communiqué, Europe Ecologie-les Verts a réagi à l'annonce de la suspension des travaux de défrichement, saluant la « victoire du droit » et appelant à l'« abandon du projet » actuel.
« Grâce aux recours déposés par les associations locales, la justice aura le temps nécessaire pour se prononcer après un examen en profondeur du dossier », affirme Sandrine Rousseau, l'une des deux porte-parole.
« La suite logique de ces déclarations et de la décision du tribunal administratif, c'est l'abandon du projet dans sa configuration actuelle et l'examen des projets alternatifs portés par les associations locales », ajoute Julien Bayou, autre porte-parole.
« EELV rappelle son opposition à ce projet destructeur pour l'environnement, menaçant la biodiversité locale comme l'approvisionnement en eau potable de la région via la destruction des zones humides. Ce projet est de surcroît extrêmement coûteux puisqu'il mobiliserait au bas mot un budget 300 millions d'euros dont plus d'un tiers de dépenses publiques. Les emplois promis sont précaires et surtout incertains puisque le fragile modèle économique repose sur une niche fiscale contestée et des hypothèses particulièrement optimistes », affirment-ils.
A. LG (avec AFP)
© Jenny Thompson