Les entreprises de travaux publics craignent pour leurs emplois
Forcées de tailler dans leurs dépenses par la baisse des dotations de l’État, les collectivités locales, freinent des quatre fers sur l'investissement, s'alarme jeudi la Fédération nationale des travaux publics (FNTP). La fédération patronale demande à l’État d'étaler sur 5 ans la baisse de dotations de 11 milliards d'euros prévue afin qu'elle représente 2,2 milliards d'euros en moins chaque année jusqu'en 2019 au lieu de 3,7 milliards d'euros par an d'ici 2017.
Les économies réalisées deviendraient alors compatibles avec la nécessité d'investir dans les infrastructures, plaide la FNTP, dont le secteur dépend à 70% de la commande publique. Un allongement du calendrier de 2 ou 3 ans est aussi demandé jeudi au Premier ministre Manuel Valls par l'Association des maires de France (AMF), qui craint un désastre financier pour un millier de communes ou d'intercommunalités.
C'est l'une des 17 propositions formulées par la FNTP, des solutions nouvelles à effet rapide qui pour la plupart ne coûtent rien à l’État, dit son président Bruno Cavagné. Elles visent à soutenir le secteur des travaux publics qui, selon la FNTP, pourrait perdre quelque 12 000 emplois en 2015, en raison d'une nouvelle chute de son chiffre d'affaires de 8%, la plus forte en 30 ans.
A partir de début avril, les fédérations régionales de la FNTP iront voir les collectivités locales pour leur faire signer une charte pour la croissance et pour l'emploi. 400 projets sur tout le territoire ont été recensés qu'il est urgent d'accélérer d'ici deux ans, soit 44 milliards d'euros d'investissement.
(Avec AFP)