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la région Ile-de-France lance sa propre politique

Publié le 19 décembre 2005

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La gauche d'Ile-de-France, dirigée par le président PS du conseil régional Jean-Paul Huchon, a décidé de mettre en oeuvre sa propre politique pour "enrayer la crise du logement" en privilégiant l'habitat très social, une vision contestée par la droite.
Lors de l'examen, mercredi en séance plénière du conseil régional, d'un "rapport cadre" sur le logement, Jean-Luc Laurent, vice-président en charge du logement, a appelé dans ce domaine à "une nouvelle politique régionale", "autonome de l'Etat". Le texte a été adopté dans la soirée par la gauche, qui détient la majorité absolue au conseil (130 sièges contre 79). Le Front national a voté contre, l'UMP et l'UDF se sont abstenus.

La région finançant aujourd'hui le logement social - 200 millions d'euros en 2005 - autant que l'Etat en Ile-de-France, elle peut désormais définir ses propres priorités, même si cette question ne relève pas strictement de sa compétence, a affirmé M. Laurent. Cette politique, détaillée en 93 articles et qui entend marquer une "rupture", repose sur deux objectifs principaux d'ici la fin de la mandature en 2010: 120.000 logements sociaux construits et 120.000 logements réhabilités avec l'aide de la région. 82% des logements subventionnés par la région relèveront du logement social. Si tous les groupes se sont accordés sur la nécessité de développer l'habitat social, la pomme de discorde a été le dispositif préconisé par la gauche pour améliorer l'application de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain), qui oblige les communes à construire 20% de logements sociaux.

M. Huchon a proposé aux maires de "nouvelles règles du jeu", selon lui "incitatives et non contraignantes", qui modulent les aides de la région en fonction du pourcentage de logements sociaux. Ainsi, pour les communes disposant de moins de 20% de logements sociaux, la région financera un logement intermédiaire (PLS) pour trois logements "très sociaux" ou sociaux (PLUS-PLAI) construits. Concernant les communes avec 20% à 40% de logements sociaux: un PLS financé pour un PLUS et un PLAI, tandis que pour les communes avec plus de 40% de logements sociaux, les logements intermédiaires seront financés sans condition de logements sociaux.

Roger Karoutchi, président du groupe UMP au conseil régional, tout en reconnaissant "des éléments positifs" dans le rapport tels que la lutte contre l'habitat insalubre et le saturnisme, a dénoncé la volonté de la région de "se substituer à l'Etat" en exerçant sur les communes une "tutelle" qu'il juge "illégale". Il a mis en cause "un rapport sectaire et partisan qui ne consiste qu'à sanctionner les villes qui ont moins de 20% de logements sociaux en ne faisant pas la distinction entre les villes qui font des efforts et celles qui n'en font pas".

"C'est complètement contre-productif pour l'équilibre de l'habitat en Ile-de-France. (...) On va arriver à geler la construction de logements sociaux dans les villes qui en ont besoin", a-t-il averti. Selon Jean-Paul Huchon, le plan régional marque par ailleurs un "saut qualitatif pour le logement social". Il prévoit notamment la construction d'ici 2010 de 5.000 logements pour les jeunes - apprentis, jeunes travailleurs, lycéens -, le développement de l'hôtellerie sociale (1.000 chambres construites ou rénovées), la mise en place à partir de 2008 du label Haute qualité environnementale (HQE) et le câblage internet haut débit des logements.

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