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La Normandie souhaite gérer ses trains Intercités

Publié le 18 février 2016

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Dans une lettre adressée au Premier ministre Manuel Valls, Hervé Morin (UDI), nouveau président du conseil régional normand, a réaffirmé la volonté de la région, de prendre en charge la gouvernance des trains Intercités assurant les liaisons avec Paris, en échange de matériel neuf. M. Morin estime que la desserte « catastrophique » et « insupportable » de la ligne ferroviaire pénalise les entreprises et l’image de la Normandie.
La Normandie souhaite gérer ses trains Intercités  - Batiweb
La Normandie, région oubliée de la modernisation ferroviaire, a formulé sa volonté de gérer ses trains Intercités dans une lettre adressée au gouvernement.

Ainsi, en échange de matériel neuf dont la Normandie a urgemment besoin, la région s’est dit prête à prendre en charge l’exploitation des lignes assurant les liaisons avec Paris, si l’État s’engage dans un plan d’investissement.

Gérée par la droite depuis les dernières régionales, la Normandie est pour le moment la seule région ayant fait ce type de proposition au gouvernement, une proposition qui supposerait aussi de prendre en charge le déficit de ces lignes, rebaptisées trains d'équilibre du territoire (TET).

« Les Normands méritent des trains Intercités ponctuels, confortables et qui offrent une qualité de services et un cadencement correspondant à leurs besoins », déclare Hervé Morin dans sa lettre. Il estime que la situation actuelle du trafic ferroviaire entre la Normandie et Paris est « insupportable », particulièrement sur les lignes Paris-Rouen-Le Havre et Paris-Caen-Cherbourg.

M. Morin réclame à l'État un achat de matériel neuf spécifique pour la Normandie, qu'il qualifie de « plan de rattrapage ».

Une réunion interministérielle vendredi 19 février doit évoquer, entre autres, la question ferroviaire normande, selon l'entourage de M. Morin.

En effet, la réunion interministérielle sera l’occasion pour le Secrétaire d’Etat aux transports, Alain Vidalies, de présenter « une feuille de route nouvelle sur l’avenir des trains d’équilibre du territoire ».

Pour rappel, M. Vidalies avait annoncé en juillet 2015 un investissement de 1,5 milliard d’euros pour le renouvellement des trains des « lignes structurantes » du réseau Intercités, dont 510 millions d’euros pour 34 rames neuves qui seront mises en service à partir de la fin 2016.

Quelques mois auparavant, une commission emmenée par le député PS Philippe Duron, avait dressé un constat sévère d’un réseau aux lignes vieillissantes, inadapté aux nouveaux besoins de mobilité des usagers, et déficitaire de 400 millions d’euros.

Une des préconisations formulées par la commission avait été de mettre fin aux doublons avec les trains régionaux moyennant cinq fermetures de ligne, de remplacer les vieux Corail et d’expérimenter l’ouverture à la concurrence prévue par l’Europe en 2019.

« Dans l'hypothèse où l'État financerait ce plan de rattrapage, je proposerai à l'assemblée régionale que la région Normandie se substitue à l'État comme autorité organisatrice de ces deux lignes », précise M. Morin.

Ces dernières années, pénalisée par la politique du tout TGV de la SNCF, subissant les travaux de rénovation tardive de ses lignes ainsi que les ralentissements autour de Mantes et à l'approche de la gare Saint-Lazare, la Normandie a vu une nette détérioration du service ferroviaire vers et à partir de la capitale. Sur toutes les lignes menant à Paris ont été créées des comités d'usagers en colère.

R.C (Avec AFP)

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