L’Hexagone Balard, composé de deux parcelles reliées par une passerelle, est doté d’une architecture « innovante ».

Lancé en 2007, le projet a fait l’objet d’un appel d’offres et donc d’un partenariat public privé remporté par Bouygues Bâtiment Ile-de-France associé à Thalès dans le consortium Opale Défense.

Le coût de l'opération  s’est élevé à 4,2 milliard d’euros, une somme que le ministère s’est engagé à verser au Groupement Opale sous la forme d'un loyer mensuel d’environ 150 millions d’euros sur une période de 27 ans au terme de laquelle il deviendra propriétaire du site.

Trois agences d’architectes ont collaboré aussi bien dans la conception de bâtiments neufs que dans la rénovation des bâtiments existants.

Deux couleurs prédominent : le blanc qui symbolise la paix et une couleur plus sombre et futuriste inspirée des navires-espions de la marine nationale, selon les dires des architectes à charge du projet, Nicolas Michelon, Jean-Michel Wilmotte et Pierre Bolze (Atelier 2/3/4).

La parcelle ouest connue sous le nom de « Valin » s’étend sur 150 000 m2 et a été entièrement reconstruite tandis qu’à l’est, des travaux de rénovation ont donné naissance à la parcelle « Victor » de 135 000 m2.

Entre 2012 et 2014, le projet a crée plus de 2 500 emplois dans différents secteurs tels que les entreprises de construction, les bureaux d’études, les cabinets d’architectures et les entreprises produisant des matériaux de construction.

Un site respectueux de l’environnement

Les espaces verts ne manquent pas sur le nouveau site du ministère de la Défense. En effet, aussi bien la partie ouest que la partie est, est parsemée de jardins.

La consommation totale du site s’élève à 40 kWh par mètre carré et par an, une valeur inférieure aux normes habituelles d’un bâtiment basse consommation.

80% des besoins de chauffage, climatisation, groupes géothermiques, eau chaude, sont couverts par des énergies renouvelables produites sur le site.

Balard est d’ailleurs la plus grande toiture solaire de Paris avec 5 600 m2 dédiés à la récupération de l’énergie solaire.

Plus de 75% des besoins annuels de chaud sont ainsi couverts par réutilisation de l’énergie tandis que plus de 90% des besoins annuels de froid sont couverts par utilisation de la fraîcheur de la nappe phréatique.

Toute climatisation est exclue :

- L’été, l’air neuf est capté depuis la toiture et extrait naturellement grâce au gradient thermique et au vent.

- L’hiver, l’air tiré par les cheminées, est réchauffé durant son parcours. 

La circulation de l’eau contribuera à rafraîchir l’air des bureaux, l’évaporation de l’eau contenue dans les plantes et las bassins des jardins permettant de créer des îlots de fraîcheur dans les patios végétalisés.

Un siège commun aux trois armées

Le projet est issu de la volonté du gouvernement de regrouper les trois armées sur un même site et ce, dans un souci de modernisation et de restructuration en profondeur de son administration générale et des structures de soutien des forces armées sur le territoire.

Le Centre de planification et de commandement des opérations (CPCO), installé au cœur de l’Hexagone Balard, répond à l’objectif de créer une meilleure synergie dans le commandement des opérations (interarmisation et gestion des crises).

Ce site est aussi un moyen de maîtriser les effectifs et de donner de meilleures conditions de travail au personnel civil et militaire qui pourra bénéficier de services tels que la restauration, le gardiennage, l’hébergement ou encore les installations sportives.

Enfin, le projet se veut l’opportunité de maîtriser les dépenses publiques. 600 millions d’euros seront dégagés grâce à la rationalisation des emprises immobilières parisiennes du ministère (mutualisation des moyens de fonctionnement et du soutien, répartition géographique plus rationnelle par pôles d’activités et par métier).

Au 5 novembre 2015, 8 724 personnes se sont déjà installées au sein du nouveau ministère. A terme, le site devrait accueillir près de 9221 personnes.

R.C
Photo de une : © C.Lebertre/DICOD