Escroquerie à l'immobilier en Alsace : des centaines de familles spoliées
L'une des victimes, M. Blaizeau, qui a dû payer par contrat 80% de son appartement alors que seulement 55% étaient construits, dénonce aussi les lacunes de la loi VEFA (vente en l'état futur), aussi appelée vente sur plan, face à d'éventuels promoteurs véreux. « Une dizaine de chantiers sont paralysés depuis plusieurs mois, il y a aussi des malfaçons et des entreprises non payées », a précisé M. Blaizeau. Selon lui, certains acquéreurs, des jeunes couples ou des personnes âgées, sont « au bord du gouffre », dans une grande détresse morale et financière.
« Nous sommes pris dans la nasse, la loi nous oblige à payer des appels de fonds à fonds perdus, il n'y a pas de contrôle sur les travaux réellement réalisés », s'est-il plaint. Les acquéreurs qui s'estiment spoliés ont l'intention de manifester leur mécontentement prochainement devant les locaux du promoteur à Strasbourg. M. Brun, en congé jusqu'au 1er septembre, n'est pas joignable, a indiqué son secrétariat téléphonique.
Après une rapide enquête qui a démontré que Brun Habitat n'était plus en mesure de faire face à ses obligations, le parquet a saisi la 1ère chambre commerciale qui a prononcé la liquidation judiciaire immédiate et désigné deux liquidateurs. Ces derniers devront déterminer l'étendue des dégâts ainsi que les contours juridiques du groupe autour duquel le promoteur a créé une myriade de sociétés civiles immobilières (SCI).
Bruno Poulard (Avec AFP)