En 2010, Paris remunicipalisera son eau

Avec un seul opérateur public au lieu de trois – un public et deux privés – il s'agit, de "clarifier les responsabilités et simplifier le service", a expliqué mercredi la première adjointe Anne Hidalgo, présentant la décision qui sera soumise lundi au Conseil de Paris. Pour une municipalité de gauche, il est "emblématique" de soustraire au privé la gestion d'une ressource qui fait "partie des biens communs" et n'est pas une marchandise comme les autres, estime de son côté Anne Le Strat, adjointe chargée de l'eau et présidente d'Eau de Paris.
Pas de baisse des prix
La seule grande ville à avoir remunicipalisé son service de l'eau récemment est Grenoble, qui a pu maintenir le prix pour l'usager, selon la fédération nationale des collectivités concédantes et des régies. D'autres villes comme Castres, Châtellerault ou Cherbourg ont fait de même. En France, il y a plus de gestion privée que de régies. L'objectif affiché pour la Ville est d'"offrir aux Parisiens la meilleure eau au meilleur prix".
Actuellement facturée à l'usager 2,81 euros le mètre cube TTC, l'eau potable parisienne est la moins chère d'Ile-de-France, et un peu sous la moyenne française (2,9€ le m3). Par cette "réforme globale", la Ville s'engage à "stabiliser, en euros courants, la part communale du prix de l'eau, malgré un contexte peu favorable qui voit se cumuler augmentation des charges, par le durcissement des normes, et diminution des recettes, par la baisse de consommation". Mais il n'y aura sans doute pas pour autant de baisse du prix, en constante augmentation depuis vingt ans.
A noter enfin que cette réorganisation du service public de l'eau à Paris s'accompagnera d'une reprise des personnels concernés (environ 900 au total issus de la SEM, Veolia et Suez) et "sans perte d'avantages salariaux", selon la mairie.
Laurent Perrin (source AFP)