Bombay : réouverture des deux palaces

Les directions des hôtels ont rendu hommage aux victimes et salué en "héros" les personnels qui ont contribué à des réouvertures aussi rapides. Raymond Bickson, patron du groupe Indian Hotels, gérant le Taj, y a vu "l'affirmation des valeurs de courage, de résistance et de dignité". Dans la matinée, employés et clients ont assisté dans le hall du Trident à des prières oecuméniques d'hindous, musulmans, chrétiens, bouddhistes, juifs, jaïns et zoroastriens : autant de cultes représentés dans cette Inde laïque et multiconfessionnelle de 1,1 milliard d'habitants.
Dès l'aube, cent clients ont pris possession de leurs chambres et les quatre restaurants tournaient à plein régime, moins d'un mois après que des assaillants eurent abattu des convives. Au Taj Mahal, pour la réouverture de l'aile Tower, ajoutée en 1970, un millier d'invités de marque ont eu droit à une fastueuse réception, tandis que 268 chambres et sept restaurants ont rouvert dans la soirée.
"Reconstruire chaque centimètre"
Le somptueux bâtiment d'origine du Taj Mahal Palace, à l'architecture d'inspiration victorienne et musulmane et datant de 1903, est beaucoup plus détruit que l'aile Tower : sa restauration devrait s'achever en 2010, a précisé M. Kumar. Le président de Tata, Ratan Tata, qui possède cet hôtel, s'est engagé à "reconstruire chaque centimètre pour qu'il retrouve sa gloire passée".
Quant au Trident, sa rénovation aura coûté 100.000 dollars. La facture devrait atteindre 10 millions de dollars pour l'Oberoi, bien plus endommagé par par les grenades, fusillades et incendies. Les professionnels espèrent maintenant faire revenir les touristes indiens et occidentaux au bord de la mer d'Arabie, l'une des régions les plus courues d'Inde, grâce à l'attrait de la célébrissime station balnéaire de Goa à 600 km au sud de Bombay.
Laurent Perrin (source AFP)