A Nancy, un artisan et une société de BTP condamnés pour la mort d'une retraitée
Un mois avant l'accident, des visiteurs avaient signalé un problème sur la porte de la salle Poirel à Nancy, un bâtiment du XIXe siècle en plein centre de Nancy, qui avait fait l'objet d'une rénovation en 1998-1999. Intervenus en urgence, deux techniciens avaient également préconisé l'intervention rapide d'un spécialiste à la municipalité, indiquant que la porte était désaxée.
Malgré les avertissements, rien n'avait été fait. En décembre 2007, une femme de 66 ans a été tuée à la sortie d'une exposition dans cette salle. La porte en bois et métal, de 350 kg et 3,20 mètres de haut s'était décrochée et lui était tombée dessus.
L'enquête a montré que le drame était dû au fait que le pivot (gond) supérieur de la porte avait été monté à l'envers et n'était pas adapté à ses dimensions. A l'audience, le 29 janvier au tribunal correctionnel de Nancy, la représentante du parquet, Béatrice Bluntzer, avait dénoncé « à la fois un défaut de conception et un défaut d'entretien et de maintenance » de la porte.
La ville reconnaît sa responsabilité
Reconnus responsables du décès de la retraitée, les différents intervenants ont écopé d'amendes : 50 000 euros pour l'entreprise de construction qui avait rénové les lieux en 1999, 40 000 euros pour la municipalité de Nancy, et 35 000 euros (dont 30 000 euros avec sursis) pour l'ébéniste intervenu sur la porte. L'architecte en charge du chantier de rénovation a en revanche été relaxé.
« C'est une décision logique » qui va « permettre de tourner la page », a commenté de son côté Me Alain Behr, avocat de la Ville de Nancy, laquelle a « reconnu sa part de responsabilité ».
L'avocat du veuf de la victime et de ses deux fils, Me Loïc Demarest, s'est félicité de cette décision, même s'il a déploré qu'il ait fallu « attendre 9 ans pour qu'elle soit rendue ». La famille recevra au total 90 000 euros de dommages et intérêts.
C.T (avec AFP)