15.000 familles des favelas en passe d'obtenir un titre de propriété
Le gouvernement cherche à freiner la croissance désordonnée des favelas de Rio où vivent plus d'un million de personnes. Rocinha fait face à un processus de croissance verticale, avec la construction illégale d'immeubles de plusieurs étages, tandis que Vidigal continue à s'étendre sur les zones vertes protégées de la ville, selon M. Lopes. Les ministres des Villes, Marcio Fortes, et de la Justice, Marcio Tomaz Bastos, ont signé un accord lundi pour débloquer 1,5 million de reals sur un total de quatre millions (1,9 M USD) afin de régulariser ces logements en enregistrant les données topographiques des favelas et en élaborant un cadastre de la population.
"12.000 familles de Rocinha et 3.000 de Vidigal bénéficieront du projet, soit quelque 100.000 personnes", a précisé le député Lopes. Les familles enregistrées devront présenter des actions individuelles ou collectives en justice pour obtenir leur titre de propriété, basé sur "l'usucapion", un mode d'acquisition de la propriété par l'effet d'une possession prolongée pendant une certaine durée. "Le recensement servira aussi à connaître les conditions socio-économiques des familles, fondamental pour les demandes en justice du titre de propriété", a précisé Raquel Rolnick, secrétaire nationale des programmes urbains du Ministère des Villes.
Ce processus de régularisation foncière va de pair avec le projet de développement des infrastructures des favelas pour lequel le gouvernement dispose d'un milliard de reals (466 M USD), selon elle. "Les rues doivent avoir des noms, les maisons des numéros et faire partie de la carte de la ville +officielle+. On n'est jamais allé jusqu'au bout et l'ambiguïté persiste. A qui est cette maison? A un travailleur? A un trafiquant de drogue?", a-t-elle dit.
L'efficacité de la proposition du gouvernement pour freiner la croissance désordonnée des favelas est déjà motif de polémique. "Il ne sert à rien de distribuer des titres de propriété s'il n'existe pas un programme pour le logement des populations pauvres. Que va-t-il se passer quand le fils du propriétaire va se marier et n'aura pas où aller? Il va construire un étage sur la maison légalisée. Le problème va continuer", a déclaré le vice-président de l'association des favelas de Rio, José Nerson de Oliveira.