A Otis aux Etats-Unis Vivian Lématta, 83 ans, vend la ville dont elle est propriétaire. Avec le temps, le bel héritage de Vivian est en effet devenu pour l’octogénaire un trop lourd fardeau. Le rêve a pourtant duré plus d’une centaine d’années. Un rêve qui fut d’abord celui du grand père de Vivian Lematta. La petite ville d’Otis, avait en effet été acquise par ce dernier, bien avant sa naissance.

Avec ses 77 hectares si bien placés le long de la rivière Salmon, à 5 Km à peine de la cote de l’Oregon, Otis s’était offert à lui comme un véritable paradis. Rien n’y manquait, de l’église au restaurant, des maisons au marché. Mise en vente dans son intégralité, le grand père avait sauté sur l’occasion et emporté le lot pour 5000 dollars de l’époque. Après sa mort, son fils, partageant le même idéal devait conserver intact le bel héritage avant de le transmettre à son tour à Vivian sa fille. Mais sur la fin du siècle dernier les choses sont devenues complexes.

Modernité oblige, Vivian Lematta n’a cessé au cours des années de corriger sa ville pour l’adapter aux règles de la vie moderne. Face aux exigences toujours plus grandes d’un gouvernement tatillon, le beau capital familial de Vivian devint une source insupportable de préoccupations. En 99 elle devait pour la première fois se résoudre à planter à l’entrée de la cité une pancarte : ville à vendre. Mais les clients ne se précipitèrent pas. De riches stars comme Arnold Scharzenegger ou Clint Eastwood s’y intéressèrent, sans cependant donner suite à l’offre. Le panneau fut retiré en attendant des jours meilleurs.

Aujourd’hui Vivian Lematta met à nouveau sa ville en vente. En cinq ans, l’état d’Oregon est devenu une riche terre viticole qui, sans donner lieu à la l’engouement de la ruée vers l’ouest, attire une nouvelle population. Vivian n’a pas changé son prix, 3 millions de dollars US. Un prix jugé par les professionnels comme étant très correct pour une ville américaine complète, toute équipée, et sans doute promise à un brillant avenir. La seule chose qui ne soit pas garantie dans la vente c’est la nature des habitants. Aux dernières nouvelles quelques acheteurs potentiels seraient sur les rangs. Mais il n’est pas trop tard, avis aux amateurs…